Les assemblées annuelles du Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) s’ouvrent aujourd’hui à Nairobi, au Kenya, sous le thème « La transformation de l’Afrique, le Groupe de la Banque africaine de développement et la réforme de l’architecture financière mondiale ». Cette édition, marquant le 60e anniversaire du groupe, promet d’être une plateforme cruciale pour évaluer les progrès réalisés et discuter des réformes nécessaires pour le continent africain.
Un Bilan Nuancé
Au cœur de cet événement, un rapport sur les perspectives économiques africaines en 2024 sera dévoilé. Ce document met en lumière à la fois les avancées et les obstacles persistants sur la voie de la transformation économique. Parmi les freins identifiés, la dépendance aux matières premières, les infrastructures insuffisantes, l’insuffisance de main-d’œuvre qualifiée, la faiblesse de la gouvernance, l’accès difficile au financement, l’endettement, les conflits récurrents et les aléas climatiques sont particulièrement préoccupants.
« Malgré une croissance économique soutenue au cours des deux dernières décennies, la transformation économique de l’Afrique reste incomplète », souligne la BAD. Entre 2000 et 2022, le PIB réel de l’Afrique a augmenté de 4,3%, dépassant la moyenne mondiale de 2,9%. Toutefois, la structure économique du continent n’a guère évolué. Les secteurs de l’agriculture, de l’industrie et des services continuent de représenter respectivement 16%, 33% et 51% du PIB africain, des proportions inchangées depuis les années 1990.
Défis de Développement Humain
En matière de développement humain, le retard est significatif. L’Afrique reste la région du monde où le taux d’extrême pauvreté est le plus élevé, touchant 33% de la population. Selon la BAD, le continent est également la deuxième région la plus inégalitaire économiquement, juste après l’Amérique latine et les Caraïbes.
Le coût de la réalisation des Objectifs de développement durable (ODD) d’ici 2030 en Afrique est estimé à environ 1300 milliards de dollars américains par an. Cette estimation illustre l’ampleur des défis financiers auxquels le continent est confronté.
Réformer pour Progresser
Face à ces défis, la BAD plaide pour une réforme en profondeur de l’architecture financière mondiale. « La configuration actuelle de l’architecture financière mondiale n’est pas adaptée aux besoins de financement du développement durable et aux réponses nécessaires aux chocs », déclare l’institution. Une révision du système financier international est jugée essentielle pour accélérer la transformation économique de l’Afrique.
Les discussions à Nairobi sont donc cruciales. Elles visent à élaborer un cadre novateur permettant d’accélérer le développement du continent dans un environnement financier plus favorable. L’objectif est de bâtir une Afrique plus prospère, plus équitable et mieux préparée aux défis mondiaux.
Les assemblées annuelles de la BAD ne sont pas seulement une occasion de célébrer les 60 ans de l’institution, mais surtout un moment stratégique pour réfléchir aux réformes nécessaires et tracer une voie vers un avenir meilleur pour l’Afrique.
