Alger, 28 mai 2024 – Dans une démarche historique, l’Algérie a officiellement demandé à la France la restitution de ses biens culturels, archivistiques et autres, conservés dans diverses institutions françaises. Cette initiative est menée par une équipe d’historiens algériens sous la direction de Mohamed Lahcen Zeghidi, et intervient dans le cadre de la Commission mixte algéro-française sur l’Histoire et la Mémoire.
Lors de la cinquième rencontre de la Commission, qui s’est tenue à Alger du 20 au 24 mai, les historiens algériens ont présenté une liste de biens historiques et symboliques du XIXe siècle, qu’ils souhaitent voir restitués. « La partie algérienne présente une liste ouverte de biens historiques et symboliques de l’Algérie du XIXe siècle, conservés dans différentes institutions françaises, proposés à la restitution à l’Algérie sous forme de gestes symboliques », indique le communiqué de la Commission rendu public le 24 mai 2024
Engagement Français
La France a exprimé sa volonté de coopérer. « La partie française accepte et s’engage à transmettre au président Emmanuel Macron la liste transmise par la partie algérienne afin que les biens qui peuvent retrouver leur terre d’origine puissent l’être le plus rapidement possible », précise le communiqué. Toutefois, le nombre exact de biens réclamés n’a pas été spécifié.
Parmi les objets réclamés figurent des artefacts emblématiques tels que l’épée, le burnous, et le Coran de l’Émir Abdelkader, ainsi que la tente d’Ahmed Bey et les canons de Laghouat. Ces objets représentent des symboles puissants de la résistance algérienne et de son patrimoine culturel.
Une Coopération Renforcée
Les discussions ont également mis en avant la nécessité de poursuivre les négociations au sein du groupe de discussion mixte algéro-français. Les membres de la Commission ont souligné l’importance de traiter le dossier mémoriel pour répondre aux aspirations des peuples des deux nations. Ils ont salué les initiatives de coopération en matière de restauration et de numérisation des archives, d’échanges scientifiques et culturels, et de valorisation des lieux de mémoire.
Ces efforts s’inscrivent dans la lignée de la Déclaration d’Alger d’août 2022, signée par les présidents Abdelmadjid Tebboune et Emmanuel Macron. Lors de la commémoration des massacres du 8 mai 1945, le président Tebboune a réaffirmé que « le dossier de la mémoire est inaliénable et imprescriptible, et ne peut faire l’objet de concession ou de marchandage ». Il a insisté sur la nécessité d’un traitement objectif et audacieux pour rendre justice à la vérité historique.
Prochaine Étape
La Commission mixte tiendra sa prochaine rencontre en France au début du mois de juillet 2024. Cette réunion sera cruciale pour concrétiser les engagements pris et poursuivre les actions tangibles en vue de la restitution des biens culturels algériens.