Après plusieurs semaines de campagne intense et de longs mois de débats animés, les Français ont enfin exprimé leur choix dans les urnes pour les élections européennes. Le ministère de l’Intérieur a annoncé les résultats définitifs : la liste du Rassemblement National (RN) obtient 31,36 % des voix. Sans surprise, Jordan Bardella, chef de file du RN, a réalisé ses meilleurs scores dans le nord du pays. Il dépasse les 50 % à Mayotte (52,4 %) et dans le département de l’Aisne (50,6 %), tout en flirtant avec cette barre dans le Pas-de-Calais (47,5 %), en Haute-Marne (47,1 %) et dans la Meuse (46 %).
Valérie Hayer, candidate de la majorité présidentielle, se classe en seconde position avec 14,7 % des voix. Cependant, son avance sur Raphaël Glucksmann, troisième avec 14 %, se réduit considérablement. Cette performance décevante pour la majorité présidentielle a des conséquences immédiates et dramatiques.
Emmanuel Macron dissout l’Assemblée nationale
Dans une allocution diffusée une heure après l’annonce des résultats, Emmanuel Macron a surpris tout le monde en annonçant la dissolution de l’Assemblée nationale. « J’ai entendu votre message (…) et je ne les laisserai pas sans réponse », a déclaré le président. Il a précisé que les deux tours des élections législatives se tiendront les 30 juin et 7 juillet, soulignant l’importance de ce scrutin pour le futur politique du pays.
L’annonce de la dissolution de l’assemblée nationale a provoqué un torrent de réactions. Certains responsables politiques y voient « la seule solution » face à la situation actuelle, tandis que d’autres dénoncent « un jeu extrêmement dangereux avec la démocratie et les institutions ». Raphaël Glucksmann a affirmé que cette décision ne change en rien la légitimité des résultats européens : « La gauche aura gagné quand elle sera au pouvoir », a-t-il martelé.
De son côté, Marion Maréchal, depuis le QG de Reconquête, elle a profité de la soirée pour appeler à une « coalition des droites », invitant Marine Le Pen, Jordan Bardella, Éric Ciotti et Nicolas Dupont-Aignan à travailler ensemble. Elle a également salué les résultats des partis du groupe des conservateurs et réformistes au Parlement européen, qui devraient obtenir 70 sièges selon les projections.
À l’échelle de l’Union européenne, le Parti populaire européen (PPE) reste en tête avec 191 sièges, selon les projections du Parlement européen. Le groupe Identité et démocratie, auquel appartient le RN, marque une progression significative avec 57 sièges. Les groupes de gauche, en revanche, sont globalement en recul, avec les écologistes perdant 19 sièges et les sociaux-démocrates en perdant 4.
Un tournant historique
Les résultats des élections européennes en France ont déclenché un séisme politique national. La dissolution de l’Assemblée nationale par Emmanuel Macron ouvre une période d’incertitude et de mobilisation intense en vue des prochaines élections législatives. La France se prépare à une nouvelle bataille politique, dont l’issue pourrait redéfinir son paysage politique pour les années à venir.