Les élections européennes ont réservé bien des surprises à la gauche française. Avec 13,83 % des suffrages, la liste PS-Place publique, menée par Raphaël Glucksmann, s’est hissée en troisième position. Glucksmann, bien que « fier » de ce résultat, a exprimé une certaine réserve face à la montée en puissance du Rassemblement national, qu’il promet de « combattre ».
La France insoumise (LFI), quant à elle, a réalisé une performance légèrement supérieure à celle de 2019. La liste dirigée par Manon Aubry a récolté environ 9,89 % des voix. Aubry considère ces résultats comme un signe de la « défaite et la déroute cinglante du macronisme », tout en affirmant que « la page de l’ère Macron ne doit pas se tourner avec le Rassemblement national ».
En revanche, les écologistes ont vu leur soutien s’effriter. La liste menée par Marie Toussaint n’a obtenu que 5,5 % des voix, n’envoyant que cinq eurodéputés à Bruxelles contre douze précédemment. Toussaint a qualifié ce résultat de « défaite sèche et amère », admettant avoir « sous-estimé la force des lobbies et la bataille culturelle menée contre nous et le vivant ».
LFI propose une réunion d’urgence
Face à cette situation, plusieurs personnalités politiques appellent à l’union des forces de gauche pour limiter le score des partis d’extrême droite lors des législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet. Suite à la décision d’Emmanuel Macron de dissoudre l’Assemblée nationale le 9 juin, La France insoumise a envoyé une « proposition de rencontre » aux autres formations de la Nupes (PS, PCF, écologistes et Générations) pour « travailler à l’unité et à la clarté » en vue des élections législatives. Cette initiative a été confirmée par Manuel Bompard, coordinateur de LFI, sur le réseau social X.
Manuel Bompard a confirmé que des discussions sont en cours avec les membres de la Nupes. « Le temps est compté », a-t-il insisté, soulignant que les candidatures doivent être déposées rapidement. Il a ajouté que « tout est possible » à condition qu’il y ait une volonté commune et une clarté dans les déclarations des uns et des autres.
La gauche appelle à un « Front populaire »
Dès l’annonce des résultats des européennes, le député François Ruffin a lancé un appel à la formation d’un Front populaire à gauche. « Nous appelons Olivier Faure, Fabien Roussel, Marine Tondelier, Manuel Bompard à la porter ensemble. Insoumis, communistes, socialistes, écologistes. Unis. Pour éviter le pire, pour gagner », a-t-il déclaré.
Le premier secrétaire du PS, Olivier Faure, a rapidement soutenu cette proposition, appelant à « la constitution d’un Front populaire contre l’extrême droite » et rejetant tout « accord avec le parti de Monsieur Macron ». Faure a mis en garde contre le danger que représente le Rassemblement national et a assuré que « tout va être fait pour conjurer ce risque ».
De son côté, Manon Aubry, tête de liste de La France insoumise pour les européennes, a déclaré sur X que l’heure est au combat, et non aux réjouissances. Elle a souligné la nécessité d’une unité similaire à celle de la Nupes lors des législatives de 2022 pour battre l’extrême droite. « L’enjeu est clair : battre le RN et gouverner ! », a-t-elle affirmé.
La gauche française, bien que divisée par les résultats des récentes élections européennes, tente de s’organiser rapidement face à la dissolution de l’Assemblée nationale. Les appels à l’union se multiplient, et la formation d’un Front populaire semble être une réponse stratégique pour contrer la montée de l’extrême droite et renforcer la position de la gauche lors des prochaines législatives. Les jours à venir seront décisifs pour déterminer si cette coalition pourra se former et réussir à mobiliser les électeurs autour d’une vision commune.