Paris, le 11 juin 2024 – Le président des Républicains, Eric Ciotti, a créé une onde de choc en annonçant sur TF1 son intention de former une alliance avec le Rassemblement National (RN) pour les élections législatives anticipées des 30 juin et 7 juillet. Ce partenariat, négocié avec Marine Le Pen et Jordan Bardella, permettrait aux 61 députés sortants des Républicains de ne pas affronter de candidats du RN, une stratégie visant à renforcer leur présence à l’Assemblée nationale.
Une annonce qui divise le parti
L’annonce de Ciotti a immédiatement suscité des réactions indignées au sein du parti. Olivier Marleix, chef des députés LR, a déclaré que cette décision « n’engage que lui » et a réclamé la démission de Ciotti de la présidence du parti. « Un parti politique, ce n’est pas seulement une personne », a-t-il affirmé, soulignant que Ciotti ne l’avait pas informé de ses intentions malgré plusieurs échanges téléphoniques et une rencontre.
Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a exprimé sur Twitter son opposition à tout « arrangement » avec le RN, affirmant qu’il n’y a « aucun avenir pour les combinaisons d’appareil ». Valérie Pécresse, présidente de la région Île-de-France et candidate LR lors de la dernière présidentielle, a également dénoncé cette alliance, la qualifiant de « vente de son âme pour un plat de lentilles ».
Appels à la démission
Gérard Larcher, président du Sénat, a rejoint les voix dissidentes en appelant sur Twitter à la démission de Ciotti. « Il ne peut plus présider notre mouvement et doit se démettre de son mandat », a-t-il écrit.
Malgré cette fronde interne, Eric Ciotti reste déterminé. Devant les journalistes au siège parisien des Républicains, il a réaffirmé sa légitimité en tant que président, déclarant que son mandat vient des militants et que seuls ces derniers peuvent le lui retirer.
Il défend cette alliance en soulignant qu’elle est nécessaire pour protéger les députés sortants LR et pour assurer un groupe significatif à l’Assemblée nationale. Selon lui, cette stratégie est essentielle pour maintenir l’influence du parti. Cependant, la division interne qu’elle a provoquée pourrait mettre en péril l’unité et l’avenir des Républicains.
Rejet unanime des sénateurs LR
Les sénateurs LR ont fermement rejeté toute idée d’alliance avec le RN. Dans un communiqué, ils ont prôné une ligne « d’indépendance » et « d’autonomie » vis-à-vis du RN et de la majorité présidentielle. « Le projet que porte le RN n’est pas de nature à redresser la France. La démagogie n’a jamais permis de conduire un pays », ont-ils insisté.
L’initiative d’Éric Ciotti représente un tournant décisif pour les Républicains, mais elle risque de fracturer profondément le parti. Les prochains jours seront cruciaux pour déterminer si cette alliance controversée peut être maintenue face à une opposition interne croissante, ou si Ciotti sera contraint de se retirer. Les militants joueront un rôle clé dans cette période de turbulence pour le parti, alors que les législatives approchent à grands pas.