La capitale tunisienne accueille la septième édition du Forum International pour l’Investissement et le Commerce en Afrique (FITA 2024). Avec plus de deux mille participants, dont mille représentants de 65 pays différents, cet événement s’affirme comme un rendez-vous incontournable pour les acteurs économiques du continent.
Lors de son discours inaugural, Anis Al -Jaziri, président du Conseil des affaires Tunisie-Afrique (TABC), a mis en lumière l’ampleur mondiale qu’a prise le FITA. « Ce forum est désormais l’un des plus importants sur le continent africain », a-t-il déclaré. La forte affluence internationale, comprenant des délégations de Corée, d’Inde, d’Europe, d’Afrique et des États-Unis, confirme la confiance en la Tunisie comme plateforme stratégique pour accéder au marché africain.
Le thème central de cette édition, « La fabrication en Afrique », positionne la Tunisie comme un partenaire clé pour le développement industriel du continent. « Grâce à son savoir-faire et à son expérience historique dans des secteurs variés tels que l’automobile, l’aéronautique, l’électronique, le textile et la chimie, la Tunisie peut jouer un rôle déterminant dans la transition et la fabrication locale en Afrique », a souligné Anis Al Jaziri.
Durant cette session, les participants pourront assister à 11 rencontres et ateliers, incluant des discussions entre la Tunisie et divers pays comme la Corée, la Pologne et l’Inde. L’objectif est clair : renforcer la position de la Tunisie comme porte d’entrée vers le Sahara africain. La position stratégique du pays, membre de la COMESA et de la ZLECAf, en fait un hub incontournable reliant l’Afrique et l’Europe.
Croissance des transactions commerciales
Les transactions commerciales entre la Tunisie et l’Afrique subsaharienne ont connu une croissance remarquable, triplant de 500 milliards de dinars à 1,6 milliard de dinars. Cependant, ces échanges représentent encore une part modeste, à hauteur de 3 %. « Il est crucial de renforcer la collaboration entre le secteur privé, le ministère du Commerce, le Centre de Promotion des Exportations et d’autres entités pour augmenter ce volume », a insisté Anis Jaziri.
Plusieurs accords de financement seront signés en marge du forum. Parmi eux, un accord pour le secteur de l’éducation entre le ministre de l’Éducation et le vice-président de la Banque européenne d’investissement (BEI), ainsi qu’un financement conjoint pour les PME impliquant la BEI, l’Agence Française de Développement (AFD), la Banque Allemande pour le Développement (KFW) et l’Union européenne. Un autre accord majeur concerne le « Corridor de développement Économique de Tunisie », reliant les gouvernorats de Sfax, Kasserine et Sidi Bouzid, signé par le ministère de l’Économie et la BEI.
Vers une croissance durable et inclusive
Lors de son discours, Fatma Thabet Chiboub a mis en avant la nécessité d’investir dans les infrastructures énergétiques, le transport et les télécommunications pour soutenir une croissance durable. Elle a également insisté sur l’importance de développer des politiques industrielles innovantes adaptées à la révolution numérique et tenant compte des enjeux écologiques et de la transition énergétique.
La ministre a réaffirmé l’engagement de la Tunisie à collaborer avec les autres pays africains pour établir des partenariats bénéfiques. « La Tunisie est prête à jouer un rôle clé dans la promotion de la cohésion économique panafricaine et la mise en place de projets innovants et durables », a-t-elle déclaré.
FITA 2024 se conclura par des sessions plénières et des rencontres bilatérales (B2B), visant à approfondir les partenariats et à explorer de nouvelles opportunités d’investissement. Les thématiques abordées couvriront divers secteurs, notamment les composants automobiles, les industries pharmaceutiques, les énergies renouvelables et les start-up, consolidant ainsi la position de la Tunisie comme un acteur central dans le développement économique africain.