Alger, le 12 juin 2024 – L’Algérie s’apprête à lancer un nouveau programme de dessalement de l’eau de mer, une initiative phare visant à sécuriser l’approvisionnement en eau potable du pays. Mohamed Deramchi, directeur général de l’Agence nationale de dessalement de l’eau, a annoncé hier la construction de sept nouvelles stations dans six wilayas, dans le cadre des orientations du président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Ce programme, s’étalant de 2024 à 2030, prévoit la réalisation de stations de dessalement à Tlemcen, Skikda, Jijel, Mostaganem, Chlef, et Tizi-Ouzou. Chaque station aura une capacité de 500 000 m³/jour, à l’exception de la station de Tigzirt, qui pourra traiter 60 000 m³/jour et dont la mise en service est prévue pour fin 2025. « Ce projet s’inscrit dans notre stratégie visant à couvrir 60% des besoins nationaux en eau potable par le dessalement d’ici 2030, » a déclaré Mohamed Deramchi en marge du 19e Salon International des Équipements, Technologies et Services de l’Eau (SIEE-Pollutec).
La station de Tigzirt, dans la wilaya de Tizi-Ouzou, sera lancée prochainement par une entreprise nationale. Une autre station, située à Sidi Khelifa (Azzefoun), d’une capacité de 300 000 m³/jour, fera l’objet d’un appel d’offres dans les semaines à venir. Cette installation régionale jouera un rôle crucial en alimentant les localités voisines sur une distance de 150 km.
La nécessité de ces infrastructures se fait sentir alors que le niveau de remplissage du barrage de Taksebt a considérablement baissé ces dernières années, entraînant des perturbations dans la distribution d’eau. « La station de Tigzirt, opérationnelle d’ici fin 2025, améliorera significativement l’approvisionnement en eau potable dans la région, » a expliqué Mohamed Deramchi.
Un pas vers l’autosuffisance en eau
Le programme d’urgence, qui comprend cinq stations supplémentaires, devrait être finalisé d’ici fin 2024. Chaque station ajoutera une capacité de 300 000 m³/jour, renforçant ainsi l’approvisionnement en eau à travers le pays. Ces efforts visent à réduire la dépendance de l’Algérie aux eaux souterraines et de surface, diversifiant les sources d’approvisionnement en eau.
L’Algérie se fixe des objectifs ambitieux : atteindre un taux de couverture de 24% en eau dessalée d’ici fin 2024, 37% d’ici fin 2025, et 60% à l’horizon 2060. « Nous mettons en place une stratégie pour limiter l’impact du changement climatique tout en renforçant notre sécurité hydrique, » a affirmé Omar Bougueroua, secrétaire général du ministère de l’Hydraulique.
En investissant massivement dans le dessalement de l’eau de mer, l’Algérie fait un pas supplémentaire vers l’autosuffisance en eau potable. Ce programme ambitieux, soutenu par des initiatives nationales et internationales, répond aux défis posés par le changement climatique et la gestion des ressources en eau, assurant ainsi un avenir plus sûr et durable pour le pays.