Bruxelles – Les discussions sur l’attribution des postes clés de l’Union européenne ont été au centre d’une réunion informelle des dirigeants des Vingt-Sept à Bruxelles ce lundi. Traditionnellement complexes, ces négociations doivent équilibrer les forces politiques du Parlement, les préférences des États membres et les profils des candidats. Lors de ce sommet informel, les chefs d’État et de gouvernement ont abordé la nomination du président de la Commission européenne, du président du Conseil européen et du haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité.
Ursula von der Leyen, favorite pour un second mandat
Ursula von der Leyen, actuelle présidente de la Commission européenne, semble être la favorite pour un second mandat. Depuis l’annonce de sa candidature à la réélection en février, cette Allemande de 65 ans est considérée comme l’incontestable prétendante à sa propre succession. Dirigeante du Parti populaire européen (PPE), victorieux des récentes élections, von der Leyen négocie actuellement avec les socialistes et les libéraux pour former une coalition centriste. Ses efforts pour naviguer l’exécutif européen à travers deux crises majeures au cours des cinq dernières années lui ont valu un large soutien.
António Costa et Mario Draghi pour le Conseil Européen
Les socialistes et démocrates (S&D), arrivés en deuxième position aux élections européennes avec 136 sièges, visent la présidence du Conseil européen. António Costa, ancien Premier ministre portugais, est le candidat principal pour succéder à Charles Michel, le libéral belge qui ne peut pas briguer un troisième mandat. Mario Draghi, ancien président de la Banque centrale européenne, est également évoqué comme une alternative crédible pour ce poste stratégique, apprécié pour sa notoriété et son expertise en temps de crise.
Kaja Kallas en tête pour le Haut Représentant
Le poste de haut représentant pour les affaires étrangères et la politique de sécurité, convoité par Renew Europe, pourrait revenir à Kaja Kallas, Première ministre estonienne. Malgré la diminution des sièges de Renew Europe de 102 à 80, Mme Kallas se démarque par son rôle décisif dans la réponse de l’UE à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, appelant à des sanctions plus sévères contre le Kremlin. Elle apparaît désormais comme une candidate sérieuse pour diriger la politique étrangère de l’UE.
Les négociations pour ces postes de haut niveau exigent un exercice délicat de jonglage, tenant compte des affiliations politiques, des origines géographiques et de la parité hommes-femmes. L’objectif est d’assurer un soutien aussi large que possible parmi les participants. Bien que les dirigeants n’aient pas encore trouvé d’accord définitif, le bilan de Mme von der Leyen a été largement salué, la plaçant en bonne voie pour obtenir un second mandat.
Le président du Conseil de l’UE, Charles Michel, a déclaré que la réunion informelle de Bruxelles avait permis de préparer le prochain Conseil européen, prévu les 27 et 28 juin. Les discussions se poursuivront pour finaliser les nominations et garantir un consensus parmi les Vingt-Sept. « Il n’y a pas d’accord ce soir à ce stade », a déclaré Charles Michel après avoir présidé le dîner informel, ajoutant que cette conversation était une étape utile pour les prochaines décisions.