L’Algérie a franchi une étape importante dans son ambition de parvenir à l’autosuffisance alimentaire, grâce à une récolte exceptionnelle de blé dur cette année. Ce succès a été détaillé lors d’une réunion du Conseil des ministres, présidée dimanche par le Président de la République, Abdelmadjid Tebboune.
Lors de cette réunion, le ministre de l’Agriculture et du Développement rural a présenté un rapport révélant que la production abondante de blé dur a généré 1,2 milliard de dollars pour le Trésor public. Cette performance permet à l’Algérie de se rapprocher considérablement de l’autosuffisance totale en blé dur, une culture essentielle pour le pays.
Des objectifs ambitieux pour l’agriculture
Face à ces résultats prometteurs, le Président Tebboune a fixé un objectif stratégique audacieux : étendre les surfaces cultivées dans le Sud algérien à 500 000 hectares. Cet objectif sera soutenu par des investissements internationaux importants, notamment ceux du Qatar (117 000 hectares) et de l’Italie (36 000 hectares), ainsi que par des initiatives nationales couvrant 120 000 hectares. Cette expansion vise à exploiter au maximum les ressources disponibles dans ces régions, particulièrement en termes d’eau et d’électricité.
Le Président a souligné que l’autosuffisance en blé dur est désormais à portée de main. La production nationale couvre déjà 80% des besoins, ce qui est crucial pour un pays où le blé dur fait partie intégrante des habitudes alimentaires. De plus, sa disponibilité limitée sur les marchés internationaux par rapport au blé tendre renforce la nécessité de cette autosuffisance.
Diversification des cultures
En plus de l’expansion du blé dur, le Président Tebboune a ordonné de renforcer la production de grains de maïs, en interdisant leur récolte avant maturité complète. Cette initiative vise à diversifier les cultures et à améliorer les rendements. Il a également demandé au ministre de l’Agriculture de sensibiliser les agriculteurs afin d’améliorer la productivité par hectare. L’objectif est de garantir une productivité minimale de 55 quintaux par hectare dans les régions du Sud, qui bénéficient de conditions particulièrement favorables.
Les prévisions pour la campagne de moisson-battage en cours sont optimistes, avec une production attendue de 35 millions de quintaux (3,5 millions de tonnes). Malgré sa position de grand importateur de blé tendre, avec des achats annuels entre 7 et 8 millions de tonnes, l’Algérie fait des progrès significatifs vers une autosuffisance en blé dur.
Grâce à des politiques agricoles ciblées et des investissements stratégiques, l’Algérie est en bonne voie pour renforcer sa souveraineté alimentaire. L’année 2024 pourrait bien marquer le début d’une nouvelle ère de prospérité pour le secteur agricole algérien, mettant le pays sur la voie de la sécurité alimentaire et de la stabilité économique.