L’Algérie a réalisé une avancée importante en matière de réduction des émissions de gaz torché en 2023. Selon le rapport Global Gas Flaring Tracker de la Banque mondiale, le pays a réduit son volume de gaz torché de 3%, s’inscrivant parmi les nations ayant enregistré les progrès les plus remarqués cette année.
La Banque mondiale souligne que l’Algérie a observé une diminution de 0,4 milliard de mètres cubes de gaz torché, soit une réduction de 5% par rapport à l’année précédente. La production de pétrole du pays a également baissé de 2%, contribuant à une réduction globale de l’intensité de torchage de 3%.
Depuis 2020, Sonatrach, la compagnie pétrolière nationale, a mis en œuvre plusieurs projets de récupération du gaz torché dans le champ pétrolier de Hassi Messaoud, le plus grand du pays. En 2023, Sonatrach a étendu ses efforts à d’autres champs, notamment Tiguentourine, Ohanet, et Tin-Fouyé-Tabenkort. Ces initiatives visent à réduire encore davantage les volumes de gaz torché en Algérie. L’entreprise s’est fixé l’ambitieux objectif de parvenir à un zéro torchage d’ici 2030.
Contexte International
Le rapport de la Banque mondiale met en lumière les progrès réalisés par des pays comme les États-Unis et l’Angola en 2022, tout en notant les améliorations soutenues observées cette année en Algérie et au Venezuela. Cependant, ces avancées ne compensent pas la hausse significative des activités de torchage dans des pays comme la Russie, l’Iran, les États-Unis, et la Libye.
En 2023, la quantité de gaz torché dans le monde a atteint 148 milliards de mètres cubes, marquant une augmentation de 9 milliards de mètres cubes par rapport à 2022. Ce volume représente le niveau le plus élevé depuis 2019. Le gaz torché en 2023 a généré 381 millions de tonnes d’équivalent dioxyde de carbone, soit l’équivalent des émissions de cinq millions de voitures en circulation.
Les neuf principaux pays responsables du torchage de gaz, incluant la Fédération de Russie, les États-Unis, l’Iran, l’Irak, le Venezuela, l’Algérie, la Libye, le Nigeria et le Mexique, sont à l’origine de 75% du volume de gaz torché mondial, malgré leur contribution de seulement 46% à la production mondiale de pétrole.
Une question complexe
Le Global Gas Flaring Tracker souligne la complexité du problème du torchage de gaz, influencé par des facteurs économiques, commerciaux, réglementaires et politiques. Bien que certains pays aient fait des progrès notables, l’augmentation globale du torchage en 2023 démontre la nécessité de poursuivre et d’intensifier les efforts. Le rapport appelle les gouvernements, les opérateurs et les parties prenantes à donner la priorité à des actions durables visant à réduire le torchage des gaz et les émissions de méthane provenant des opérations pétrolières et gazières, afin d’atténuer les impacts du changement climatique et d’assurer un avenir durable.
L’Algérie, par ses efforts soutenus et ses engagements, se positionne comme un acteur clé dans la réduction des émissions de gaz torché, illustrant ainsi que des progrès significatifs sont possibles avec des politiques et des initiatives ciblées.