En collaboration avec la direction générale de l’Énergie de la Commission Européenne, le ministère de l’Énergie et des Mines a organisé une rencontre intitulée « Vers une économie de l’hydrogène vert : stratégies, cadres réglementaires et projets en cours de réalisation ». Cet événement, ancré dans le partenariat stratégique entre l’Algérie et l’Union Européenne (UE) dans le domaine de l’énergie, fait suite à la cinquième réunion ministérielle annuelle du dialogue stratégique de haut niveau sur l’énergie tenue en octobre 2023 à Bruxelles.
Lors de cet atelier, les participants ont fait le point sur l’état actuel de la coopération bilatérale dans le secteur de l’énergie entre l’Algérie et l’UE. Les discussions ont porté sur les divers dossiers de partenariat, avec une volonté renouvelée de renforcer cette collaboration afin de concrétiser les projets en cours, notamment ceux liés au développement de l’hydrogène vert.
Le projet SoutH2 en ligne de mire
Parmi les projets phares, le corridor SoutH2, destiné au transport de l’hydrogène vert de l’Algérie vers l’Europe, se distingue. Ce projet a été intégré en novembre 2023 à la liste des 166 projets prioritaires de la Commission Européenne, bénéficiant ainsi d’une procédure d’autorisation accélérée et d’un financement spécial. En juin 2024, la banque allemande KfW Ipex a débloqué 210 millions d’euros pour financer la partie allemande du SoutH2, sous la direction de Bayernets, membre du consortium européen responsable de la réalisation de la partie européenne du projet.
Le corridor SoutH2, avec ses 3300 km de longueur, partira de la côte algérienne pour rejoindre l’Allemagne en passant par l’Italie et l’Autriche. Ce projet ambitieux vise à importer 4 millions de tonnes d’hydrogène par an depuis l’Afrique du Nord, couvrant ainsi plus de 40% de l’objectif global d’importation fixé par le plan REPowerEU.
L’intérêt européen pour le potentiel algérien
L’ambassadeur de l’UE en Algérie, Thomas Eckert, a récemment réaffirmé l’intérêt croissant de l’Europe pour l’hydrogène vert algérien, en mettant en avant le potentiel solaire du pays. Eckert a révélé qu’un projet de grande envergure de production d’hydrogène vert est en préparation entre l’Allemagne et un partenaire algérien, visant la création d’une usine de référence. Ce projet, estimé à 200 millions d’euros, devrait voir une participation financière significative de l’Allemagne et de la Commission Européenne, complétée par des investissements privés.
Le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a souligné l’importance cruciale du partenariat avec l’UE pour le développement de l’hydrogène propre en Algérie. Dans une allocution lue par le secrétaire général du ministère, Abdelkrim Aouissi, il a insisté sur la nécessité d’une coopération continue entre experts algériens et européens pour développer cette filière.
Projets et feuille de route
Parmi les projets stratégiques mentionnés par le ministre, on retrouve les projets de Sonatrach dans le sud de l’Algérie, ainsi que le projet de référence à Arzew pour une unité de production d’hydrogène de 50 MW, en partenariat avec l’Allemagne. La feuille de route pour la prochaine décennie prévoit des projets industriels d’une capacité totale de plus d’un million de tonnes par an à partir de 2030.
L’Algérie s’engage à développer une filière intégrée de l’hydrogène propre, en s’appuyant sur une stratégie nationale comprenant des cadres réglementaires et institutionnels, le développement du capital humain, l’intégration industrielle et la coopération internationale.
Thomas Eckert a conclu en mettant en avant les atouts de l’Algérie, qui lui permettront de devenir une source majeure d’hydrogène pour le marché européen. L’UE vise à créer un marché intérieur dynamique, et la transition énergétique rapide inclut une intégration accrue de l’hydrogène vert dans le mix énergétique, grâce à des partenariats gagnant-gagnant.