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L’Algérie : vers la production de membranes d’osmose inverse

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Le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a annoncé lundi qu’un tournant décisif a été pris dans la politique énergétique de l’Algérie. Le pays s’oriente désormais vers la production locale de membranes d’osmose inverse, cruciales pour le dessalement de l’eau de mer.

Lors de l’ouverture d’une journée parlementaire dédiée au « dessalement d’eau de mer en tant qu’option stratégique pour l’État : réalisations et défis », M. Arkab a souligné que l’Algérienne de l’Énergie (AEC), une filiale de Sonatrach, a engagé des pourparlers avec plusieurs entreprises internationales. Parmi elles, le groupe allemand PEL, avec qui un mémorandum d’entente a été signé en début d’année. Cet accord vise à lancer la production locale de membranes semi-perméables, essentielles pour les stations de dessalement.

L’objectif de ce partenariat est clair : réduire la facture des importations, dynamiser l’industrie locale et créer de nouveaux emplois. « Nous visons à réduire notre dépendance aux importations et à stimuler notre économie », a expliqué M. Arkab. Toutefois, il a souligné les défis liés aux coûts élevés de production, principalement dus à la forte consommation d’électricité des usines de dessalement.

 Le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a annoncé que  l’Algérie s’oriente vers la production locale de membranes d’osmose inverse, cruciales pour le dessalement de l’eau de mer ( photo fournie)

Innovation technologique et efficacité

Pour surmonter ces obstacles, le secteur de l’énergie explore des technologies plus efficaces, y compris l’intégration de l’énergie solaire pour réduire la dépendance aux sources d’énergie conventionnelles.

Actuellement, l’Algérie compte 14 stations de dessalement en opération, avec une capacité de production combinée de 2,3 millions de mètres cubes par jour. Ces stations ont été réalisées par des entreprises publiques nationales, dans le cadre de la politique gouvernementale visant à assurer l’approvisionnement en eau potable. En outre, 80 puits ont été creusés dans la capitale et ses environs, offrant une capacité supplémentaire de 110 000 mètres cubes par jour pour atténuer la pénurie d’eau.

Le ministre de l’Hydraulique, Taha Derbal, a annoncé que le taux d’utilisation des eaux dessalées passera à 60 % après la mise en service des nouvelles stations prévues dans le programme national. Ce programme comprend une deuxième phase avec la réalisation de six nouvelles stations, chacune d’une capacité de 300 000 mètres cubes par jour.

Progrès et défis Logistiques

Avec la première phase du programme, le taux d’utilisation des eaux dessalées augmentera de près de 20 % à 42 %, garantissant ainsi l’approvisionnement en eau potable des wilayas côtières et son extension vers le sud sur une distance de 150 km. Les eaux conventionnelles seront alors réservées à l’agriculture et à l’industrie, ou conservées comme stock stratégique.

Les projets de raccordement des nouvelles stations aux réseaux de distribution progressent, avec une livraison synchronisée des nouvelles installations. « Toutes les entreprises de réalisation sont nationales et ont une grande expérience dans ce domaine », a affirmé M. Derbal, en insistant sur le respect des délais grâce à des systèmes de rotation de travail en continu.

L’Algérie, par cette initiative, marque un pas vers l’autosuffisance en matière de technologies de dessalement. En produisant localement des membranes d’osmose inverse et en intégrant des technologies avancées, le pays se positionne pour répondre aux défis majeurs de l’eau potable, tout en stimulant son économie et en protégeant l’environnement.

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