L’économie algérienne est marquée par une progression de la production nationale et une réduction significative des importations. Selon Tayeb Zitouni, ministre du Commerce et de la Promotion des Exportations, la facture d’importation est passée de 60 milliards de dollars à environ 45 milliards de dollars, témoignant des efforts du gouvernement pour renforcer l’autosuffisance du pays.
Une réduction stratégique des importations
Lors de son intervention à la télévision algérienne, le ministre a souligné que l’Algérie n’a pas interdit les importations, affirmant qu’aucun pays ne peut être totalement autosuffisant, même les grandes puissances comme la Chine et les États-Unis. Sur les 45 milliards de dollars consacrés aux importations, plus de 20 milliards proviennent de l’Union Européenne.
Depuis l’arrivée du président Abdelmadjid Tebboune au Palais d’El-Mouradia, la politique d’importation est claire : seuls les produits non fabriqués localement et nécessaires sont importés. Avant 2020, l’Algérie importait des biens de consommation courante tels que les pâtes alimentaires et les sauces, ainsi que des matériaux de construction.
Le ministre a indiqué que l’Algérie a atteint l’autosuffisance dans plusieurs secteurs, y compris certains produits alimentaires et les matériaux de construction. Aujourd’hui, des quantités significatives de ces produits sont exportées. Par exemple, les exportations de sauces alimentaires s’élèvent à plus de 50 millions de dollars, et les matériaux de construction tels que l’acier, le ciment, la céramique et la boiserie représentent environ 1,3 milliard de dollars d’exportations.
Selon lui, cette croissance est attribuée à la politique de relance économique et aux mesures protectionnistes favorisant le produit local. Ces mesures, courantes dans le monde entier, y compris au sein de l’UE, sont essentielles pour soutenir l’industrie nationale.
Croissance des exportations hors hydrocarbures
Les exportations algériennes hors hydrocarbures ont également connu une croissance notable. Elles sont passées de 1,8 milliards de dollars en 2020 à 7 milliards de dollars en 2023, avec une projection atteignant 10 milliards de dollars pour 2024-2025 et 29 milliards de dollars à l’horizon 2030, soit un taux de croissance de 326,6%.
Les premiers résultats de la politique nationale de promotion des exportations, dans le cadre de la vision 2020-2030, sont prometteurs. Les secteurs industriels et agro-alimentaires ont obtenu des résultats très positifs. En 2022, les exportations de produits industriels ont atteint leur valeur la plus élevée avec 6,2 milliards de dollars (+55%), tandis que les exportations agro-alimentaires ont atteint 397 millions de dollars (+11%) en 2023. Les exportations des productions halieutiques ont également enregistré une croissance significative, atteignant 34,36 millions de dollars (+66%) en 2023.
Les mesures prises pour rationaliser les importations et promouvoir les exportations ont permis l’émergence de nouvelles industries. De nombreux importateurs se sont transformés en producteurs et exportateurs, contribuant ainsi à diversifier l’économie algérienne et à renforcer sa résilience.
Les chiffres dévoilés par Tayeb Zitouni illustrent une transformation économique en Algérie, marquée par une réduction des importations et une augmentation des exportations hors hydrocarbures. À l’horizon 2030, l’Algérie ambitionne de devenir un acteur économique important dans plusieurs secteurs clés dans la région. Affaire à suivre !