Lors de la conférence Égypte-Europe sur l’investissement, la présidente de la Commission européenne, Ursula von der Leyen, et le président égyptien, Abdel Fattah Al-Sissi, ont dévoilé des engagements financiers d’une ampleur exceptionnelle. Pas moins de 20 contrats et accords, totalisant plus de 40 milliards d’euros, ont été signés par des entreprises européennes, symbolisant un renforcement significatif des relations économiques entre l’Égypte et l’Union européenne (UE).
Sous le thème « Libérer tout le potentiel de l’Égypte à l’ère des évolutions mondiales rapides », le Forum a rassemblé des hauts responsables des deux côtés pour discuter de la coopération économique dans des secteurs prioritaires tels que le commerce, l’énergie, les infrastructures, l’agriculture, la sécurité alimentaire, la transformation numérique, l’eau et l’assainissement, ainsi que les petites et moyennes entreprises (PME).
Contexte économique tendu
Dans son discours d’ouverture, le président Al-Sissi a souligné l’objectif de mobiliser 5 milliards d’euros d’investissements européens, une nécessité cruciale dans un climat économique mondial tendu. La Commission européenne a précisé que la majeure partie de ce soutien est constituée d’une aide macrofinancière de 5 milliards de dollars sur les 7,4 milliards annoncés en mars dernier. Ces fonds comprennent également 1,8 milliard d’euros de garanties d’investissement destinées à stimuler les investissements directs étrangers (IDE) en Égypte, favorisant ainsi la croissance économique et la création d’emplois.
« Notre conférence permettra aux pays et aux entités économiques européennes de réaliser le potentiel d’investissement en Égypte, en particulier dans les domaines qui stimulent la croissance économique », a souligné le président égyptien.
Des secteurs stratégiques en ligne de mire
La conférence a mis en lumière les opportunités d’investissement dans des secteurs clés pour l’Égypte. Des projets logistiques, des opportunités dans l’industrie automobile et la revitalisation du secteur pharmaceutique étaient au cœur des discussions. La transformation de l’Égypte en un centre de production dynamique a été particulièrement soulignée, reflétant les ambitions du pays d’attirer davantage d’investissements européens.
« Ces fonds contribueront à accroître les investissements directs étrangers (IDE) en Égypte, à stimuler la croissance économique et à créer des emplois, a indiqué le président égyptien. Le partenariat stratégique entre l’Égypte et l’Union européenne s’articule autour de six axes principaux au sein desquels l’investissement occupe une place centrale », a-t-il ajouté
Un soutien vital dans un contexte de crise
L’Égypte traverse actuellement une crise économique sans précédent, et l’afflux de fonds européens représente une véritable bouffée d’oxygène pour le pays. La présidente von der Leyen a souligné l’importance de ce soutien en annonçant la signature de la première tranche du partenariat stratégique, d’un montant de 1 milliard d’euros en aide macrofinancière.
Promouvoir l’Énergie Propre
L’Égypte ambitionne de devenir un pôle d’énergie propre, en particulier en tant qu’exportateur d’hydrogène vert. Cette énergie, produite via l’électrolyse de l’eau à partir d’électricité renouvelable, est au centre des projets du Caire. En parallèle, l’Égypte compte sur son gaz naturel pour générer des revenus en devises étrangères, à un moment où l’UE cherche des alternatives au gaz russe dans le contexte de la guerre en Ukraine.
Un partenariat sous surveillance des ONG
Les volets migratoires et des droits humains du partenariat ont suscité des préoccupations parmi les ONG. Human Rights Watch a mis en garde contre des politiques visant à « arrêter les migrants et ignorer les abus ». Amnesty International a appelé l’UE à conditionner le versement des 7,4 milliards d’euros à des réformes concrètes en matière de droits humains en Égypte.
La conférence Égypte-Europe sur l’investissement a marqué un tournant dans les relations économiques entre l’Égypte et l’Union européenne, avec des engagements financiers et des projets stratégiques visant à stimuler la croissance économique et à renforcer les liens bilatéraux. Cependant, la mise en œuvre de ces accords devra tenir compte des défis en matière de droits humains et de migration, sous l’œil vigilant de la communauté internationale.