Selon une projection Ipsos Talan, le Rassemblement National (RN) et ses alliés pourraient obtenir entre 230 et 280 sièges, dont 26 à 36 pour les candidats Les Républicains (LR) soutenus par le RN. Ce résultat laisserait le RN et ses alliés en-deçà de la majorité absolue de 289 sièges. Le Nouveau Front Populaire (NFP) remporterait entre 125 et 165 sièges, loin devant le camp présidentiel (Ensemble) qui serait réduit à 70-100 sièges. Les Républicains et les candidats divers-droite compteraient entre 41 et 61 sièges.
Répartition des sièges à l’Assemblée nationale
La répartition des sièges au sein du Nouveau Front Populaire (NFP) prévoit que La France Insoumise (LFI) obtiendrait entre 58 et 72 sièges, le Parti Socialiste (PS) entre 33 et 43 sièges, les écologistes entre 28 et 38 sièges, et le Parti Communiste Français (PCF) entre 6 et 12 sièges. Pour les candidats d’Ensemble, la distribution des sièges serait la suivante : Renaissance obtiendrait entre 53 et 71 sièges, le Modem entre 13 et 19 sièges, et Horizons entre 4 et 10 sièges. En outre, les candidats divers gauche, hors NFP, se verraient attribuer entre 11 et 19 sièges, tandis que les candidats « autres » obtiendraient entre 22 et 30 sièges.
Réactions des leaders politiques
Raphaël Glucksmann, leader de Place Publique, appelle à une mobilisation générale pour empêcher la victoire du RN. « Ce n’est plus une élection législative, c’est un référendum. Voulons-nous, oui ou non, que l’extrême droite, pour la première fois de notre histoire, conquière le pouvoir par les urnes ? Nous avons sept jours pour éviter à la France une catastrophe », a-t-il déclaré. Il a annoncé que les candidats NFP se désisteraient systématiquement en cas de triangulaires s’ils arrivent troisièmes. « Ce que nous faisons, ce que nous disons dans les jours, dans les heures qui viennent, déterminera notre place dans l’histoire de notre pays », a-t-il ajouté.
Yannick Jadot exhorte à faire front républicain
Sur LCI, Yannick Jadot a lancé un appel à « l’ensemble des gaullistes » pour qu’ils fassent front républicain. « Il n’y a pas de place pour le ni-ni », a-t-il affirmé, critiquant la position des Républicains qui n’ont donné aucune consigne de vote pour le second tour. « Nous n’aurons pas d’ambiguïté sur le fait que nous nous désisterons face au RN quand le camp du Président est devant. Le Président et l’ensemble de son camp doivent en faire de même », a-t-il ajouté.
Fabien Roussel : « Battu mais pas abattu »
Le leader du PCF, Fabien Roussel, a été éliminé dès le premier tour par un candidat RN dans la 20e circonscription du Nord. « Beaucoup d’entre vous vont être déçus par les résultats nationaux et aussi les résultats dans cette circonscription où, comme dans beaucoup de circonscriptions de notre département, le candidat du RN l’emporte dès le premier tour en réalisant 50,3% des voix », a-t-il déclaré.
Manuel Bompard dénonce « la mécanique politicienne »
Réagissant aux propos d’Édouard Philippe qui a appelé à ne voter ni RN ni LFI au second tour, Manuel Bompard a dénoncé une « perte de valeur extrêmement inquiétante pour l’avenir de notre pays ». « Non, le RN ne porte pas un projet politique compatible avec l’idée que nous nous faisons de la République », a affirmé l’insoumis. Il a rappelé que le NFP se retirerait s’il arrive troisième et que le RN est premier dans une circonscription.
Édouard Philippe et Roland Lescure appellent à faire barrage
Édouard Philippe a déclaré qu’aucune voix ne devait se porter sur les candidats du RN ni sur ceux de LFI, appelant à soutenir « ceux qui vont de la gauche social-démocrate, écologiste et communiste à la droite libérale et conservatrice ». Roland Lescure, ministre chargé de l’Industrie, a quant à lui appelé à « faire barrage à l’extrême droite sans état d’âme en votant pour le candidat alternatif le mieux placé au premier tour ».
Les projections actuelles pour les élections législatives françaises dessinent un paysage politique incertain et fragmenté. Les appels à la mobilisation contre le RN se multiplient, tandis que les divisions au sein de la gauche et du camp présidentiel persistent. Les prochaines semaines seront déterminantes pour l’avenir politique du pays.