Les ménages français continuent de consommer moins qu’avant la crise sanitaire, révèle une étude publiée par l’Insee ce jeudi 4 juillet 2024. Malgré une légère progression en 2023, les dépenses de consommation restent nettement inférieures aux niveaux pré-Covid, soulignant les effets durables de la pandémie sur les comportements économiques.
Les dépenses des ménages français ont atteint 1 301,3 milliards d’euros en 2023, alors qu’elles auraient dû s’élever à 1 342,5 milliards si la croissance avait suivi la tendance de 2015-2019. Cette différence illustre une baisse de 3,1 % par rapport à la tendance en volume d’avant-crise sanitaire, indique l’Insee.
Diminution des dépenses
Les dépenses de transport ont particulièrement chuté, affichant une baisse de 13 % par rapport à la tendance pré-Covid. De même, les dépenses énergétiques (électricité, gaz, combustibles) ont reculé de 7,1 %, principalement en raison de la hausse des prix de l’énergie.
Les ménages ont également réduit leurs dépenses en produits alimentaires et boissons non alcoolisées de 4,2 %. « Sur un an, les prix de l’alimentation augmentent de 1,3 % en mai 2024, après +1,2 % en avril. Cette légère accélération met fin à une série de treize mois consécutifs de ralentissement, lit-on dans la note de l’Insee qui précise que cette dernière « est due au net rebond des prix des produits frais sur un an (+3,5 % après ‑0,7 %). Les prix ont rebondi pour les légumes frais (+3,1 % après ‑4,7 %), et ont accéléré pour le poisson frais (+3,0 % après +0,4 %) et les fruits frais (+2,5 % après +0,6 %) ».
Quant aux dépenses en articles d’habillement et en chaussures, elles ont enregistré une baisse de 6,3 % par rapport aux niveaux d’avant-crise. En revanche, certaines catégories de dépenses ont connu une croissance en 2023. Les dépenses d’hébergement et de restauration ont augmenté de 3,1 %, dépassant ainsi leur tendance pré-crise. Les dépenses d’information et de communication ont également progressé, avec une hausse de 4,6 %.
Malgré la faible croissance des dépenses de consommation, le pouvoir d’achat brut individuel a légèrement augmenté de 0,3 % en 2023, après une baisse de 0,4 % l’année précédente. L’Insee note également que les dépenses « pré-engagées » (loyers, factures énergétiques, assurances) ont augmenté de 1,2 % en 2023, un rythme similaire à celui observé entre 2015 et 2019.
Le pouvoir d’achat au cœur des débats
Les différents partis politiques proposent des solutions variées pour répondre à la problématique du pouvoir d’achat. Le Rassemblement National (RN) promet de réduire la TVA sur les produits énergétiques à 5,5 % et de suspendre la TVA sur certains produits de première nécessité en cas de forte inflation. Le Nouveau Front Populaire (NFP) propose quant à lui un Smic à 1 600 euros net, l’indexation des salaires sur l’inflation, ainsi qu’une hausse de 10 % du point d’indice des fonctionnaires. De son côté, le camp présidentiel prévoit d’autoriser des primes annuelles exonérées de charges jusqu’à 10 000 euros et de maintenir le refus d’augmenter les impôts et taxes d’ici 2027. Il propose également une complémentaire santé publique à un euro par jour pour les Français sans mutuelle
L’étude de l’Insee montre que les ménages français peinent à retrouver leurs niveaux de consommation d’avant la crise sanitaire, malgré une légère amélioration en 2023. La situation économique actuelle et les réponses politiques potentielles seront déterminantes pour le futur pouvoir d’achat des Français.