« Brique après brique, nous reconstruirons l’infrastructure des opportunités. » Ce sont les premiers mots prononcés par le nouveau Premier ministre britannique, Keir Starmer, après la victoire écrasante de son parti travailliste aux élections législatives anticipées du 4 juillet. Une promesse de renouveau pour un Royaume-Uni en quête de changement après 14 ans de pouvoir conservateur.
Depuis le perron du 10 Downing Street, Starmer, âgé de 61 ans, a été officiellement invité par le roi Charles III à former un gouvernement. Il a promis de devenir le visage du « changement » et d’un « renouveau national » tant attendu par les électeurs. « Je ne vous promets pas que ce sera facile », a-t-il averti. « Il ne suffit pas d’appuyer sur un bouton pour changer un pays. Cela demande un travail difficile, un travail patient, un travail déterminé. »
Une grande victoire pour le Labour
Le parti travailliste a remporté une victoire décisive lors des élections générales de jeudi, devançant largement ses adversaires. Maintenant, Keir Starmer et son équipe sont confrontés à une tâche monumentale : répondre aux attentes d’un public confronté à la flambée des prix et à une crise des services publics. Starmer devra également panser les blessures laissées par le Brexit, qui continue de diviser le pays.
Relations avec l’Union européenne
Malgré leur victoire, les travaillistes ont choisi de ne pas faire revenir le Royaume-Uni dans l’Union européenne. Toutefois, Starmer envisage de resserrer les liens avec Bruxelles en négociant de nouveaux accords dans certains secteurs clés. « Je pense que nous pourrions obtenir un meilleur accord que celui obtenu sous Boris Johnson, notamment en matière commerciale, de recherche et développement, et de sécurité », a-t-il confié au Guardian.
Priorités économiques et sociales
Keir Starmer s’est engagé à relancer la croissance économique et à améliorer le pouvoir d’achat des Britanniques. « Notre premier objectif est de stabiliser l’économie, de réduire l’inflation (qui a atteint 10 % il y a deux ans) et de favoriser le pouvoir d’achat », explique à l’AFP Clémence Fourton, maître de conférences en études anglophones à Sciences Po Lille. Les travaillistes prévoient également d’investir massivement dans les services publics, en particulier l’éducation et la santé.
La crise du NHS et les services publics
Le NHS (National Health Service) est au cœur des préoccupations des électeurs. Plus de sept millions de personnes sont actuellement en attente de soins, un chiffre qui a triplé depuis 2010. Le Labour a promis de recruter 6 000 enseignants et de créer une nouvelle police aux frontières pour mieux gérer les questions d’immigration et de sécurité.
Pour résoudre la crise du logement, Starmer prévoit la construction d’un million et demi de logements au cours des cinq prochaines années. Ce projet est essentiel pour soutenir un secteur en difficulté et répondre aux attentes des citoyens.
Discipline financière et soutien aux entreprises
Adoptant une approche pro-business, Starmer a assuré qu’il n’augmenterait pas les impôts des entreprises et a promis une « discipline de fer » sur les finances publiques. Rachel Reeves, la nouvelle ministre des Finances, a souligné que « le chemin devant nous sera difficile », mais a promis une gestion budgétaire stricte.
Les marchés et les entreprises britanniques ont réagi favorablement à la victoire de Starmer. La City of London Corporation s’est déclarée prête à aider le gouvernement à « stimuler la croissance, créer davantage d’emplois hautement qualifiés et financer les services publics ».
L’arrivée de Keir Starmer marque un tournant significatif pour le Royaume-Uni. Avec des défis économiques, sociaux et politiques colossaux, le nouveau Premier ministre s’engage à reconstruire et à unifier le pays. Les attentes des britanniques sont élevées, Starmer et son gouvernement ont de nombreux défis à relever.
Voir le système de santé Anglais en piteux état est un désastre. Son amélioration était d’ailleurs d’une des promesses non tenues du Brexit. En espérant voir un changement au Royaume-Uni, pour un partenaire plus fort, plus humain, et surtout moins conservateur.