Samedi dernier, au Centre international de conférences Abdelatif-Rahal (CIC) d’Alger, un accord-cadre majeur a été signé entre le ministère de l’Agriculture et du Développement rural algérien et la société italienne Bonifiche Ferraresi (BF). Cet accord vise à la réalisation d’un vaste projet intégré de production de céréales, de légumineuses et de pâtes alimentaires dans la wilaya de Timimoun.
La cérémonie a vu la participation de figures de premier plan des deux pays. Pour l’Algérie, la Directrice générale de l’investissement et du foncier agricoles, Souad Assaous, a signé l’accord avec Federico Vecchioni, PDG de BF, sous les regards des ministres algériens de l’Agriculture, des Finances, de l’Énergie, de l’Industrie et de l’Hydraulique. Étaient également présents Mohamed Boukhari, conseiller du président de la République, Souna Benamar, wali de Timimoun, et Omar Rekkache, directeur général de l’Agence algérienne de promotion de l’investissement (AAPI).
Du côté italien, le ministre de l’Agriculture, de la Souveraineté alimentaire et des Forêts, Francesco Lollobrigida, le conseiller diplomatique de la présidente du Conseil des ministres, Fabrizio Saggio, et l’ambassadeur d’Italie en Algérie, Alberto Cutillo, ont assisté à cette signature historique.
Un projet ambitieux
Ce projet agricole d’une envergure impressionnante couvrira 36 000 hectares à Timimoun, où seront cultivés blé, lentilles, haricots secs et pois chiches. Des infrastructures essentielles telles que des unités de transformation pour la production de pâtes alimentaires et des silos de stockage seront également construites. Ce projet inclura aussi des cultures stratégiques comme le soja.
L’investissement, évalué à 420 millions d’euros, s’inscrit dans le cadre de la politique algérienne de renforcement de la sécurité alimentaire, notamment via le Plan national de développement des cultures stratégiques. Il vise à booster les exportations hors hydrocarbures et à créer plus de 6 700 emplois, dont 1 600 permanents.
Objectifs stratégiques
Lors de son allocution, le ministre Youcef Cherfa a souligné l’importance de ce projet pour les relations de partenariat privilégié entre l’Algérie et l’Italie. Il a précisé que 35 450 hectares seront dédiés à la culture du blé et des légumineuses, avec le reste réservé à la construction d’un complexe agroalimentaire comprenant une minoterie et une unité de production de pâtes.
Ce projet est le deuxième plus grand projet agricole lancé en Algérie récemment, après celui signé avec la société qatarie Baladna pour un projet d’élevage de vaches laitières à Adrar. Cherfa a mis en avant l’intérêt croissant de l’État pour l’ouverture de l’investissement agricole aux opérateurs algériens et étrangers, en particulier dans le Sud.
Financement et perspectives
Le ministre des Finances, Laaziz Faid, a souligné la contribution significative du Fonds national d’investissement, qui détient 49% du capital de la joint-venture, soit 102,9 millions d’euros. Ce projet s’inscrit dans la stratégie de diversification des ressources financières de l’État et de réalisation de la sécurité alimentaire face aux défis du changement climatique.
Francesco Lollobrigida, ministre italien de l’Agriculture, a salué cet accord, qui coïncide avec le 62e anniversaire de l’indépendance de l’Algérie. Il a mis en avant l’importance du transfert de technologie et le rôle stratégique de l’Algérie dans le bassin méditerranéen et en Afrique.
Federico Vecchioni, PDG de BF, a exprimé sa satisfaction en déclarant que ce projet « extrêmement important et stratégique à dimension internationale », deviendra « une référence pour la production de légumineuses en Méditerranée ». Pour lui, cet programme illustre « l’importance stratégique et internationale de cette collaboration ».
Ce partenariat marque une étape importante dans le renforcement des relations économiques entre l’Algérie et l’Italie, tout en contribuant de manière significative à la sécurité alimentaire et à la création d’emplois en Algérie.