Depuis ce dimanche, une nouvelle ère de la sécurité routière s’ouvre en Europe. La réglementation européenne GSR2, ou General Safety Regulation numéro 2, impose désormais huit nouveaux équipements de sécurité sur toutes les voitures neuves vendues sur le continent. Ces dispositifs incluent le freinage d’urgence autonome, l’alerte de somnolence du conducteur et l’aide active au maintien dans la voie.
Nouveaux équipements obligatoires
La GSR2, introduite le 7 juillet 2022 pour les nouveaux véhicules homologués, vise à renforcer les exigences en matière de sécurité des véhicules. Les voitures neuves devront désormais inclure :
- Freinage d’urgence autonome : ce dispositif détecte les obstacles et applique automatiquement les freins pour éviter les collisions.
- Détection d’obstacle en marche arrière : les capteurs avertissent le conducteur de la présence d’obstacles lorsqu’il recule.
- Alerte de la perte d’attention ou de somnolence : un système surveille les signes de fatigue du conducteur et émet des alertes en cas de besoin.
- Aide active au maintien dans la voie : ce dispositif corrige la trajectoire du véhicule pour éviter les écarts involontaires de voie.
- Alerte de survitesse avec lecture des panneaux : une caméra lit les panneaux de signalisation et alerte le conducteur en cas de dépassement de la vitesse autorisée.
- Système de surveillance de pression des pneus : ce système avertit le conducteur en cas de pression insuffisante des pneus.
- Enregistreur de données : connue sous le nom de « boîte noire », cette technologie enregistre les données de conduite en cas d’accident.
- Pré-équipement pour éthylotest anti-démarrage : permet l’installation future d’un dispositif empêchant le démarrage du véhicule si le conducteur est en état d’ivresse.
Objectifs et impacts
L’objectif de cette nouvelle réglementation est ambitieux : éviter 25 000 décès d’ici 2038 et atteindre le zéro mort sur les routes d’ici 2050. En 2022, les routes européennes ont encore été le théâtre de 20 640 décès, soulignant l’urgence de renforcer la sécurité routière. Les équipements tels que les ceintures de sécurité, l’ABS et les airbags ont déjà sauvé de nombreuses vies, et les nouvelles technologies promettent de prolonger cette tendance positive.
Les constructeurs automobiles, notamment ceux proposant des modèles haut de gamme, avaient déjà anticipé ces nouvelles normes en intégrant ces technologies dans leurs véhicules. Cependant, l’ajout de ces dispositifs engendre un surcoût estimé à environ 300 euros par véhicule. Ce coût pourrait être particulièrement ressenti par les acheteurs de modèles d’entrée de gamme, où le prix reste un critère déterminant.
Certaines marques ont même décidé de retirer certains modèles de leurs catalogues en raison des investissements nécessaires pour se conformer à la GSR2. Des véhicules comme les Renault Zoé et Twingo, ainsi que les Suzuki Ignis et Toyota Yaris GR86, ne sont plus disponibles.
Polémique autour de la « Boîte Noire »
L’un des points les plus controversés de cette réglementation est l’introduction de l’enregistreur de données. De nombreux automobilistes ont exprimé leurs inquiétudes quant à l’utilisation de ces données par les forces de l’ordre pour surveiller la vitesse ou le style de conduite. Toutefois, il a été précisé que cet enregistreur ne sera utilisé qu’en cas d’accident, enregistrant uniquement les informations telles que la décélération ou la vitesse du véhicule au moment de l’impact. Les données personnelles du conducteur, telles que sa position ou l’heure de l’événement, sont exclues.
La mise en œuvre de la réglementation GSR2 représente un pas important vers une sécurité routière accrue en Europe. Bien que ces nouvelles exigences puissent engendrer des coûts supplémentaires pour les constructeurs et les consommateurs, l’objectif ambitieux de zéro mort sur les routes d’ici 2050 sera-t-il atteint ?