Ce lundi, Jordan Bardella, ancien candidat à Matignon, a été élu à la tête du nouveau groupe d’extrême droite, les « Patriotes pour l’Europe ». À 28 ans, Bardella représentera cette nouvelle force à la conférence des présidents du Parlement, aux côtés de personnalités politiques telles que Manfred Weber (PPE), Iratxe Garcia Perez (S&D), et Valérie Hayer (Renew).
Une coalition multinationale
Créé le 30 juin par le Premier ministre hongrois Viktor Orban, chef du Fidesz, ce groupe rassemble des partis de douze pays européens. Parmi eux, les Autrichiens du FPÖ et les Tchèques d’ANO. Le Rassemblement national de Marine Le Pen, avec ses 30 eurodéputés, constitue la plus grande délégation au sein de cette coalition. L’annonce officielle de la formation des « Patriotes pour l’Europe » a eu lieu ce lundi à Bruxelles.
Réactions et controverses
Le nouveau groupe, qui compte désormais 84 membres, aspire à devenir une force politique majeure. Cependant, il risque d’être isolé par un « cordon sanitaire » mis en place par les autres factions parlementaires. Jean-Paul Garraud, chef de la délégation française, a vivement critiqué cette mesure, la qualifiant d’« antidémocratique ». Selon lui, il est inacceptable de marginaliser un groupe représentant des millions d’électeurs européens.
Lors d’une conférence de presse, Garraud a précisé les objectifs des Patriotes : « Nous voulons une Europe des coopérations, faite d’États forts. Nous sommes résolument contre l’ultra-fédéralisme de l’Union européenne ». Le groupe s’oppose également au pacte migration et asile adopté récemment, un ensemble de textes visant à mieux réguler les arrivées irrégulières et à organiser la solidarité entre États membres.
Position sur le conflit ukrainien
Les Patriotes pour l’Europe condamnent l’agression russe en Ukraine, tout en appelant à une résolution rapide du conflit. Le 5 juillet, Viktor Orban s’est rendu à Moscou, puis à Pékin trois jours plus tard, dans le cadre d’une « mission pour la paix » destinée à accélérer les pourparlers. Cette initiative a suscité l’indignation des responsables de l’UE, qui ont rappelé qu’Orban n’avait aucun mandat pour parler au nom de l’Union sur la question ukrainienne.
L’exclusion de l’AfD allemande
L’AfD allemande, connue pour sa radicalisation, ne fait pas partie des Patriotes. Marine Le Pen a décidé d’exclure ce parti du groupe ID avant les élections européennes, craignant des dérapages verbaux. Le parti d’Alice Weidel a tenté de former son propre groupe, sans succès.
Vers une nouvelle organisation parlementaire
Alors que les groupes parlementaires se stabilisent, le Parlement européen s’apprête à organiser sa plénière constitutive à Strasbourg la semaine prochaine. Les eurodéputés doivent y réélire la présidente Roberta Metsola, désigner les vice-présidents et attribuer les présidences de commission. Malgré les défis, les Patriotes pour l’Europe entendent jouer un rôle significatif dans cette nouvelle législature.
Les « Patriotes pour l’Europe » se présentent comme une force montante au Parlement européen, déterminée à défendre une vision souverainiste et à s’opposer aux tendances fédéralistes de l’Union. Leur parcours sera scruté de près, notamment en raison des tensions politiques et des controverses qui entourent leur formation et leurs prises de position.
