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Kamel Moula, président du CREA : « Nous avons convenu de projets pilotes dans les secteurs de l’énergie renouvelable et de l’agriculture »

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A l’occasion du Forum économique algéro-canadien, qui se tient du 8 au 14 juillet 2024 à Montréal, Kamel Moula, président du Conseil du renouveau économique algérien (CREA) répond aux questions d’Echosplus au sujet des enjeux de cet évènement dans le développement des relations d’affaires entre l’Algérie et le Canada.

« La coopération entre les entreprises algériennes et canadiennes se concentre sur plusieurs secteurs clés comme l’énergie, l’agriculture, les technologies de l’information et la santé ».

Que représente le volume des échanges commerciaux entre l’Algérie et le Canada ?

Le volume des échanges commerciaux entre l’Algérie et le Canada est significatif. En 2022, l’Algérie a exporté 655 millions de dollars canadiens vers le Canada, principalement des engrais azotés (166 millions de dollars), du fer semi-fini (9,43 millions de dollars) et du ciment (5,44 millions de dollars). Les exportations du Canada vers l’Algérie se sont élevées à 1,52 milliard de dollars canadiens en 2022, avec des produits phares comme le blé, le soja et les légumineuses sèches. L’Algérie est le premier marché du continent africain pour les exportations canadiennes. Cependant, il y a trop peu d’entreprises canadiennes installées en Algérie.

Le CREA et la Fédération des Chambres de Commerce du Québec entendent fructifier leur coopération. Quelle en est la feuille de route pour atteindre cet objectif ?

La Fédération des Chambres de Commerce du Québec est un réseau très important d’hommes d’affaires issus de tous les secteurs d’activité. C’est un réseau crucial avec lequel nous souhaitons pleinement nous engager.

Nous allons renforcer notre coopération par l’intermédiaire de plusieurs actions, dont l’organisation de missions commerciales et de forums économiques.

Nous allons mettre en relation nos entreprises respectives pour construire des partenariats étroits basés sur des échanges de besoins, mais aussi de savoir-faire. Il y a des expertises reconnues de part et d’autre et il est important de les mutualiser pour créer ensemble un environnement propice au développement économique mutuel.

L’Algérie est peu ou mal connue des entreprises canadiennes qui ont cependant toute leur place dans notre pays. Nous avons, comme ici, un réseau de petites et moyennes entreprises avec lesquelles il est possible de créer un cadre de développement commun.

Le CREA et ses partenaires canadiens comptent fructifier la coopération entre les entreprises algériennes et canadiennes. Pourriez-vous nous en parler ?

La coopération entre les entreprises algériennes et canadiennes se concentre sur plusieurs secteurs clés comme l’énergie, l’agriculture, les technologies de l’information et la santé. Nous travaillons à établir des joint-ventures, à organiser des événements de mise en réseau, et à fournir des plateformes pour le partage d’expériences et de bonnes pratiques.

Il me semble important d’accueillir des missions économiques canadiennes en Algérie pour leur faire découvrir l’état d’avancement de notre écosystème économique. Aujourd’hui, l’Algérie est en pleine diversification économique pour diminuer sa dépendance aux hydrocarbures. Nous possédons des atouts importants qui peuvent bénéficier en même temps aux entreprises algériennes et canadiennes. Notre situation géographique aux portes de l’Europe et de l’Afrique nous place en bonne position pour devenir un leader de l’exportation hors hydrocarbures. Nous avons un large éventail de production algéro-canadienne en termes de biens et de services que nous pouvons mettre en œuvre pour répondre aux besoins locaux et pour exporter.

Nous travaillons à établir des joint-ventures, à organiser des événements de mise en réseau, et à fournir des plateformes pour le partage d’expériences et de bonnes pratiques. (photo fournie)

Vous êtes à la tête d’une forte délégation pour cette visite d’affaires. Qu’en est-il des conclusions, résultats et perspectives qui ont été arrêtés avec vos partenaires canadiens ?

Notre visite au Québec, fortement soutenue par le président de la République, Monsieur Abdelmadjid Tebboune, répondait à une réelle volonté de renforcer la coopération économique entre nos deux pays. Nous sommes très satisfaits de l’ensemble des rencontres que nous avons eues avec les organismes et les opérateurs économiques canadiens. Les entreprises algériennes et canadiennes ont eu de bons échanges, et je suis certain que cette mission va déboucher sur de nombreux partenariats dans les prochains mois.

Les entreprises canadiennes qui connaissaient peu ou mal l’Algérie ont été rassurées par notre taux de croissance de 4,3 %, ainsi que par le climat des affaires positif qui règne aujourd’hui dans notre pays.

Les membres de notre délégation représentent des entreprises prospères dont le chiffre d’affaires croît d’année en année. Elles souhaitent se développer davantage, ce qui est possible en collaboration avec des entreprises canadiennes.

Nous avons été agréablement surpris de voir combien notre diaspora est parfaitement intégrée dans l’espace économique canadien à tous les niveaux de responsabilité professionnelle. C’est une passerelle supplémentaire que nous devons tous exploiter, Canadiens et Algériens, pour renforcer notre coopération.

Cette mission a été très fructueuse. Nous avons signé plusieurs mémorandums d’entente, convenu de projets pilotes dans les secteurs de l’énergie renouvelable et de l’agriculture, et exploré des opportunités d’investissement mutuel. Les perspectives sont prometteuses et nous nous attendons à voir des résultats concrets dans les mois à venir.

Quels sont les secteurs mis en avant dans le cadre de cette visite ?

Les secteurs mis en avant incluent l’énergie, l’agriculture, la technologie de l’information et la santé. Ces domaines ont été choisis en raison de leur potentiel de croissance et de leur importance stratégique pour les deux pays. Nous croyons que des partenariats dans ces secteurs peuvent générer des avantages économiques substantiels et durables pour l’Algérie et le Canada.

Par exemple, en Algérie, nous développons actuellement une agriculture saharienne sur de grands espaces. Cette agriculture nécessite l’apport de nouvelles technologies pour la moderniser en permanence, particulièrement en termes de gestion de l’eau et d’utilisation des énergies renouvelables pour le fonctionnement des machines agricoles. L’expertise canadienne dans la gestion des grands espaces est particulièrement appréciable pour nous.

La formation sur les nouveaux métiers est aussi un secteur que nous souhaitons développer avec les Canadiens. Nous sommes très intéressés par les formations axées sur l’apprentissage et qui privilégient l’enseignement des compétences.

Enfin, nous avons pu constater que le Québec s’est doté d’outils très performants d’accompagnement des entreprises. Là aussi, nous souhaiterions partager ces bonnes pratiques.

Il en va de même pour le partage d’expériences concernant la décarbonation de l’économie. L’Algérie a un fort potentiel solaire et a pour ambition de développer davantage le secteur des énergies renouvelables et de soutenir la mise en place d’une filière de l’hydrogène vert, afin de réduire les émissions de gaz à effet de serre, qui ont un impact sur le changement climatique, et de promouvoir simultanément la croissance et l’employabilité au niveau local. L’appui technique du Canada dans ce domaine serait également très apprécié.

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