Face aux critiques de la Cour des comptes concernant les prévisions de croissance et la baisse des recettes fiscales en 2023, le ministre de l’Économie, Bruno Le Maire, s’est défendu vigoureusement, qualifiant ces accusations d’imprévues et d’injustes.
Ce lundi, la Cour des comptes a exprimé de vives inquiétudes quant à l’état des finances publiques françaises. Pierre Moscovici, président de l’institution, a souligné des dépenses jugées discutables en réponse au choc inflationniste, ainsi qu’une trajectoire budgétaire déviant des objectifs fixés par le gouvernement.
Bruno Le Maire réagit et rappelle ses efforts
En réponse immédiate à ces critiques, Bruno Le Maire a tenu un point presse où il a rappelé son rôle crucial dans la sortie de la France de la procédure pour déficits excessifs en 2018. Il a exprimé sa frustration face à un cycle constant de défis économiques et a souligné le manque de soutien politique pour réduire les dépenses publiques, objectif qu’il poursuit depuis 2022.
Le ministre a également mis en avant ses efforts continus, mentionnant les 15 milliards d’euros de réductions de dépenses publiques déjà engagés en 2024, avec un objectif total de 25 milliards d’ici la fin de l’année.
Divergences avec la Cour des comptes
Bruno Le Maire a contesté certains points du rapport de la Cour des comptes, notamment en ce qui concerne les prévisions de croissance. « La Cour avait déjà dit en 2023 que nos prévisions étaient trop optimistes à 0,9%. Elle a finalement été de 1,1%. Cette année, elle redit que nous sommes encore trop optimistes avec une prévision de 1%, alors que l’Insee dit 1,1%, soit plus que les prévisions du gouvernement, » a-t-il précisé.
Déficit public et imprévisibilité des recettes fiscales
Le ministre a attribué le glissement du déficit public à 5,5% du PIB, au lieu des 4,9% prévus, à une baisse imprévue des recettes fiscales. Il a affirmé que cette baisse était impossible à anticiper, en raison de circonstances exceptionnelles que la France n’avait pas connues depuis 1991. Même l’Inspection générale des finances a reconnu l’imprévisibilité de cette situation.
Bruno Le Maire a détaillé les raisons de cette baisse des recettes fiscales : des recettes de TVA plus faibles que prévu, des transactions immobilières en baisse, un rendement décevant de l’impôt sur les sociétés et des cotisations progressant moins vite que l’activité économique.
Désaccord sur l’impact des baisses d’impôt
Un autre point de désaccord avec la Cour des comptes concerne l’impact des baisses d’impôt. La Cour estime que ces baisses ont contribué à la dégradation des finances publiques. Bruno Le Maire réfute cette vision, arguant que la réduction du taux de l’impôt sur les sociétés de 33% à 25% a en réalité augmenté les recettes, passant de 35 à 55 milliards d’euros grâce à la stimulation de la croissance et de l’emploi.
Malgré les critiques, Bruno Le Maire reste ferme sur ses positions et ses décisions économiques, mettant en avant ses efforts pour redresser les finances publiques et stimuler la croissance. Le ministre rappelle également la forte pression fiscale en France, avec un taux de prélèvements obligatoires atteignant 48% du PIB, le plus élevé de l’Union européenne.