Les présidents des groupes parlementaires de gauche à l’Assemblée nationale ont lancé un appel pressant aux groupes centristes et de droite pour empêcher le Rassemblement national (RN) d’accéder à des postes de pouvoir au Palais-Bourbon. Dans une lettre ouverte, André Chassaigne (PCF), Mathilde Panot (LFI), Cyrielle Chatelain (Ecologistes) et Boris Vallaud (PS) appellent leurs homologues à « refuser la banalisation et la légitimation de l’extrême droite » en bloquant l’élection de députés RN au bureau de l’Assemblée nationale, prévue pour les 18 et 19 juillet.
Un appel au maintien du barrage républicain
Les présidents des groupes de gauche estiment que le front républicain, mis en place entre les deux tours des élections législatives, donne aux députés un mandat clair d’opposition à l’extrême droite. « Ce vote nous oblige à confirmer le barrage républicain à l’Assemblée », écrivent-ils. Ils insistent sur le fait que « le Rassemblement National n’a pas sa place au bureau de l’une des plus hautes instances de notre République ».
Lettre publiée sur le compte X de Mathilde Panot, présidente du groupe LFI à l’Assemblee nationale ( Capture d’écran)
La position contre le « Ni-ni »
Les signataires de la lettre se positionnent fermement contre la stratégie du « ni-ni » qui mettrait sur un pied d’égalité le RN et la LFI. Ils considèrent cette approche comme un déni des conditions dans lesquelles de nombreux députés ont été élus, souvent grâce au retrait sans contrepartie de candidats issus du Nouveau Front Populaire.
Les enjeux des 18 et 19 Juillet
Les députés seront appelés, les 18 et 19 juillet, à élire la présidence de l’Assemblée nationale, ainsi que les vice-présidents, questeurs et secrétaires. En 2022, deux vice-présidents du RN avaient été élus pour la première fois avec le soutien de certains élus macronistes, suscitant une vive polémique. Les présidents des groupes de gauche espèrent cette fois-ci éviter une telle situation.
« Les 18 et 19 juillet prochain, l’Assemblée nationale sera appelée à élire sa Présidence et son bureau. Nous considérons que le Rassemblement national n’a pas sa place au bureau de l’une des plus hautes instances de notre République », déclarent-ils dans leur lettre. Ils ajoutent qu’il est crucial que chaque groupe politique prenne position et refusent la stratégie du « ni-ni » qui ignorerait les circonstances spécifiques des élections législatives.
L’appel des présidents des groupes parlementaires de gauche met en lumière les tensions politiques à l’Assemblée nationale et l’importance de maintenir une opposition ferme à l’extrême droite.
