Ursula von der Leyen a été reconduite pour un second mandat de cinq ans à la présidence de la Commission européenne par les eurodéputés. Avec 401 votes de soutien sur les 284 nécessaires, elle a largement dépassé la majorité absolue requise. La dirigeante allemande, âgée de 65 ans, a ainsi confirmé son autorité et ses ambitions pour l’Europe.
Première femme à prendre la tête de l’exécutif européen en 2019, Ursula von der Leyen a su s’imposer face aux crises. En réponse à la pandémie de Covid-19, elle a dirigé un plan de relance économique financé par un endettement commun sans précédent. Suite à l’invasion de l’Ukraine par la Russie, elle a affiché un soutien indéfectible à Kiev et a défini une stratégie pour réduire la dépendance énergétique de l’Europe vis-à-vis de Moscou.
Priorités du second mandat
Dans son discours de réélection, von der Leyen a souligné ses priorités pour l’industrie et la défense. Elle a promis des investissements massifs dans l’industrie de défense, avec la création d’un poste de commissaire dédié. « Il faut une Europe forte dans une période de grande anxiété et d’incertitude, » a-t-elle déclaré en anglais, français et allemand, cherchant à rassurer les différents groupes politiques avant le vote.
Environnement et transition énergétique
Le Pacte vert européen, bien que critiqué pour ses contraintes réglementaires, reste un pilier de son programme. Von der Leyen a fixé un objectif climatique ambitieux pour 2040 avec une réduction de 90 % des émissions de gaz à effet de serre. Elle a également annoncé un plan de logement abordable et un renforcement des investissements dans les industries critiques pour la transition écologique, tout en prônant une neutralité technologique qui inclut le nucléaire.
Alliances et soutien parlementaire
Le Parti populaire européen (PPE), auquel appartient von der Leyen, demeure la première force du Parlement avec 188 eurodéputés. Pour assurer une majorité stable, elle a aussi cherché le soutien des écologistes en promettant des plans d’adaptation climatique et un « Pacte pour l’océan ». Les socialistes, menés par l’Espagnole Iratxe Garcia Perez, ont également conditionné leur soutien à une prise en compte des questions sociales dans toutes les politiques des cinq prochaines années.
Sécurité et gestion des migrations
Après l’adoption du Pacte sur l’asile et la migration en mai, von der Leyen s’est engagée à renforcer Frontex, l’agence de l’UE chargée des frontières, en triplant le nombre de gardes-frontières et garde-côtes. Cette initiative vise à répondre aux préoccupations des conservateurs et du groupe d’extrême droite ECR, associé à la dirigeante italienne Giorgia Meloni.
Engagement pour la démocratie
Face aux menaces de manipulation de l’information et aux ingérences étrangères, von der Leyen a proposé un « bouclier européen de la démocratie ». Cette initiative est destinée à contrer les influences extérieures, notamment celles du Premier ministre hongrois Viktor Orban, accusé de « jouer le jeu » de Vladimir Poutine.
Ursula von der Leyen entame son second mandat avec des défis colossaux et des priorités clairement définies. Sa capacité à naviguer entre les attentes divergentes des eurodéputés et à répondre aux crises internationales sera cruciale pour l’avenir de l’Europe.
