L’élection des vice-présidents de l’Assemblée nationale a marqué le 19 juillet 2024 par une session décisive et mouvementée. En effet, dès le premier tour, quatre des huit candidats ont été élus, parmi lesquels deux députées de La France Insoumise (LFI), Nadège Abomangoli et Clémence Guetté, ainsi que Xavier Breton (LR) et Naïma Moutchou (Horizons).
Les résultats du premier tour montrent une répartition significative des voix. Naïma Moutchou, députée sortante et membre du groupe Horizons, arrive en tête avec 338 voix. Elle est suivie de près par Clémence Guetté avec 337 voix et Nadège Abomangoli avec 327 voix. Xavier Breton, représentant Les Républicains (LR), obtient quant à lui 325 voix. Ce résultat a permis à ces quatre candidats d’être élus immédiatement, tandis que les quatre autres postes de vice-présidents restent à pourvoir.
Les deux vice-présidents restants ont été élus par les députés au deuxième tour. Il s’agit d’Annie Genevard (LR) et du ministre Roland Lescure, qui ont obtenu respectivement 273 et 257 voix. Sébastien Chenu (162 voix) et Hélène Laporte (148 voix), vice-présidents sortants du RN, n’ont pas été réélus.
Controverses après l’annulation d’un vote
Cependant, cette élection a été marquée par une controverse importante. Le premier tour a été annulé en raison de la découverte de « dix enveloppes en trop » dans les urnes. Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, a annoncé que le scrutin devait être recommencé, une décision qui a provoqué une vague de critiques parmi les députés.
Jean-René Cazeneuve, député macroniste, a exprimé sa consternation, évoquant une possible tentative de déstabilisation. « Je suis triste du spectacle qu’on donne », a-t-il commenté, ajoutant que les dix enveloppes en trop étaient un écart « assez important ». De son côté, Antoine Léaument a dénoncé ce qu’il considère comme une « honte », tandis que Guillaume Garot a appelé à une vigilance accrue pour garantir la transparence des futurs scrutins.
Débats houleux
La présidente de l’Assemblée, Yaël Braun-Pivet, a également regretté l’impact de cet incident sur l’image de l’Assemblée nationale. Les débats dans l’hémicycle ont été animés, avec des échanges acérés entre les différents camps politiques. Gérald Darmanin a critiqué les députés de gauche en soulignant qu’ils avaient bénéficié des voix du RN, tandis que Mathilde Panot a répliqué fermement. Cette tension a souligné les divisions croissantes au sein de la nouvelle législature.
L’élection des vice-présidents de l’Assemblée nationale a non seulement révélé une dynamique politique complexe, mais a aussi été marquée par des incidents significatifs qui continuent d’alimenter les débats. La suite de ce processus électoral pourrait bien influencer la manière dont l’Assemblée fonctionne et est perçue par le public.