L’Assemblée nationale française se retrouve à l’aube d’une nouvelle ère politique. Pour la première fois de son histoire, elle abrite onze groupes politiques, dont huit se déclarent d’opposition. Une configuration inédite qui témoigne de la fragmentation et de la complexité du paysage politique actuel.
Une mosaïque politique inédite
Ce vendredi, la liste des groupes politiques a été officiellement publiée au Journal officiel. Sur les 577 députés, 569 se répartissent désormais entre onze groupes, marquant un record historique. Les trois partis de l’ancienne majorité présidentielle – Ensemble pour la République, Les Démocrates, Horizons & Indépendants – regroupent 166 députés.
De l’autre côté de l’hémicycle, le Nouveau Front populaire, composé de La France insoumise, Socialistes et apparentés, Écologiste et social, et Gauche démocrate et républicaine, affiche un total de 193 députés. Ces groupes se sont déclarés d’opposition en attendant la nomination d’un Premier ministre issu de leurs rangs.
La droite et l’extrême droite : une opposition fragmentée
La droite se scinde en deux : La Droite républicaine avec 47 députés et À Droite, un groupe de 16 députés dirigé par Éric Ciotti. À l’extrême droite, le groupe Rassemblement national compte 126 députés. S’ajoute à cela Libertés, Indépendants, Outre-mer et Territoires, un autre groupe d’opposition fort de 21 membres. Enfin, huit députés restent non-inscrits.
La majorité présidentielle en quête d’alliés
Dans ce contexte de dispersion, la majorité présidentielle s’active pour bâtir une coalition. Le ministre de la Santé, Frédéric Valletoux, a confirmé sur TF1 que des discussions sont en cours avec les Républicains et d’autres groupes pour trouver une majorité. « Aucun groupe politique n’a la majorité absolue », a-t-il rappelé, avant de défendre cette situation comme « une autre manière de vivre la démocratie parlementaire ».
Sur le plateau de CNews/Europe 1, la secrétaire générale des Républicains, Annie Genevard, a justifié le soutien de son parti à l’élection de Yaël Braun-Pivet à la présidence de l’Assemblée nationale, obtenue en partie grâce aux voix de la droite. « Nous avons pris nos responsabilités », a-t-elle déclaré, reconnaissant qu’aucun accord n’aurait permis aux Républicains d’accéder à ce poste. Genevard a également souligné l’importance des discussions en cours pour obtenir des fonctions au sein du bureau, notamment une vice-présidence.
Une élection pour la composition du Bureau
Faute d’accord entre les présidents des groupes politiques, une élection se tiendra cet après-midi à partir de 15 heures pour déterminer la composition du bureau de l’Assemblée nationale. En jeu : six postes de vice-présidents, trois questeurs et douze secrétaires. Le scrutin se déroulera selon les mêmes modalités que celui de la présidence.
L’Assemblée nationale française se trouve à un carrefour décisif de son histoire. Cette diversité politique sans précédent marque un tournant dans la vie parlementaire française, avec des implications majeures pour la gouvernance du pays.