Joe Biden, président des États-Unis, a annoncé dimanche son retrait de la course à la réélection présidentielle de 2024, mettant fin à des semaines de spéculations intenses sur ses capacités physiques et mentales. « Je pense qu’il est dans l’intérêt de mon parti et du pays que je me retire et que je me concentre uniquement sur l’exercice de mes fonctions de président jusqu’à la fin de mon mandat », a déclaré Biden dans un communiqué officiel. Le président démocrate a également exprimé son soutien à Kamala Harris, sa vice-présidente, pour prendre sa succession.
Une décision sous pression
Cette annonce marque un tournant majeur dans la politique américaine, survenant après une performance désastreuse lors d’un débat avec Donald Trump le 27 juin. Ce débat, au lieu de rassurer les électeurs sur les capacités de Biden, a exacerbé les doutes concernant sa santé mentale et physique. Durant cet échange, Biden a montré des signes de confusion, peinant à articuler ses idées et à finir ses phrases, ce qui a alimenté les inquiétudes sur son aptitude à assumer un second mandat.
Critiques et appels à la retraite
Les critiques à l’égard de Biden n’ont pas seulement émané des républicains. Les médias américains ont été implacables, soulignant ses nombreux lapsus et gaffes récentes. Début juillet, lors d’un sommet de l’OTAN, Biden a appelé par erreur le président ukrainien Volodymyr Zelensky « président Poutine », une confusion qui a fait les gros titres. Ses chutes à vélo en 2022 et sur scène en 2023 ont également été largement relayées, renforçant les doutes sur sa forme physique.
Pressions internes au parti démocrate
Les inquiétudes se sont également amplifiées au sein du Parti démocrate. De nombreux donateurs et figures influentes du parti ont appelé Biden à se retirer, craignant une défaite cuisante face à Donald Trump. Adam Schiff, éminent membre de la Chambre des représentants, a exprimé publiquement ses doutes sur la capacité de Biden à remporter l’élection de novembre. « Une deuxième présidence Trump saperait les fondements mêmes de notre démocratie, et j’ai de sérieuses inquiétudes quant à la capacité du président à vaincre Donald Trump en novembre », a-t-il déclaré le 17 juillet au Los Angeles Times.
Le soutien de Kamala Harris
Biden a indiqué son soutien à Kamala Harris, espérant qu’elle pourra unifier le parti et mener une campagne victorieuse. Harris, avec son expérience en tant que vice-présidente, est désormais au centre de l’attention. Elle devra relever le défi de rassembler les électeurs démocrates et de convaincre les indécis.
Avec la convention nationale démocrate prévue du 19 au 22 août à Chicago, le Parti démocrate doit rapidement organiser la désignation d’un nouveau candidat. Jaime Harrison, président du Comité national démocrate, a promis un processus de sélection « transparent et discipliné ». Le soutien de Biden à Harris pourrait influencer ce processus, bien que d’autres candidats potentiels puissent également émerger.
Le retrait de Joe Biden de la course à la Maison Blanche représente un tournant significatif dans la politique américaine. Alors que le Parti démocrate se prépare à choisir un nouveau candidat, le soutien de Biden à Kamala Harris pourrait être déterminant dans les mois à venir. Cette décision, qui reflète une prise de conscience des réalités politiques et personnelles, marque un moment crucial pour l’avenir du parti et du pays.