L’annonce du retrait de Joe Biden de la course présidentielle a boulversé le paysage politique américain. Immédiatement, les spéculations sur son successeur potentiel se sont intensifiées. Parmi les noms évoqués, Kamala Harris, l’actuelle vice-présidente, semble être la favorite, bénéficiant du soutien explicite de Biden.
Kamala Harris : une figure de proue
Kamala Harris, avec ses origines diverses — fille d’un père jamaïcain et d’une mère indienne — et ses réalisations historiques, est une figure emblématique de la politique américaine. Première femme et première personne noire à devenir procureure générale de Californie, elle a ensuite marqué l’histoire en étant la première sénatrice d’origine sud-asiatique. Toutefois, il est important de noter qu’aucune règle électorale ne stipule que le colistier prenne automatiquement la place du candidat principal.
D’autres prétendants démocrates
Gretchen Whitmer, gouverneure du Michigan, est une autre personnalité de premier plan évoquée pour succéder à Biden. À 52 ans, elle dirige un État crucial, avec une population ouvrière significative et d’importantes communautés noire et arabe. Ces électorats, que Biden avait du mal à séduire, pourraient faire pencher la balance en novembre. Selon ses partisans, le Michigan sera l’un des États clés de la présidentielle, ce qui fait de Whitmer une candidate idéale pour le parti démocrate.
Le gouverneur de Californie, Gavin Newsom, initialement perçu comme un potentiel rival de Kamala Harris, a surpris en apportant son soutien à la vice-présidente. « Avec notre démocratie en jeu et notre avenir en ligne de mire, personne n’est mieux placé que Kamala Harris pour s’opposer à la vision sombre de Donald Trump et guider notre pays vers un avenir plus sain », a-t-il déclaré sur le réseau social X, dimanche soir, mettant fin aux spéculations sur une possible candidature de sa part.
Le processus de remplacement
Même si un consensus émerge parmi les démocrates sur le nom du successeur de Joe Biden, la procédure pour le remplacer est complexe. Biden était certain d’être désigné candidat après avoir remporté une large majorité de voix lors des primaires. Il devait être intronisé lors de la convention du parti à Chicago, à partir du 19 août. Ce processus formel doit maintenant être adapté pour le nouveau candidat.
Les défis d’une campagne éclair
Une fois le candidat choisi, il devra relever le défi d’une campagne express de trois mois pour se faire connaître des électeurs. Kamala Harris dispose d’un avantage certain, ayant été vice-présidente pendant près de quatre ans. Déjà soutenue par plusieurs élus, elle sillonne les États clés depuis des mois, notamment sur le thème du droit à l’avortement, central pour cette élection.
Financement de la campagne
L’équipe de Joe Biden a amassé 91 millions de dollars (près de 84 millions d’euros) pour la campagne. La question du redéploiement de ces fonds est cruciale. La plupart des experts estiment que cet argent pourrait être transféré à Kamala Harris sans grande difficulté, étant donné qu’une partie des fonds était enregistrée à son nom en tant que colistière. Cependant, si un autre candidat est choisi, le transfert des fonds pourrait s’avérer plus complexe et soumis à des restrictions. L’argent pourrait alors être transmis à un comité d’action politique (PAC) indépendant, une solution qui présente des inconvénients, notamment des coûts plus élevés pour la publicité.
Avec le retrait de Joe Biden, la course à la présidentielle américaine entre dans une nouvelle phase. Kamala Harris, avec des soutiens de poids comme Joe Biden et Gavin Newsom, semble en bonne position. Toutefois, des figures comme Gretchen Whitmer pourraient aussi émerger comme des candidats sérieux. La bataille pour la nomination démocrate et la campagne qui s’ensuivra promettent d’être intenses et déterminantes pour l’avenir politique des États-Unis.