Coup de théâtre une heure avant l’interview très attendue du chef de l’État sur France 2, France Inter et franceinfo. Le Nouveau Front populaire (NFP), qui semblait désuni après sa victoire aux élections législatives des 30 juin et 7 juillet, a finalement trouvé un terrain d’entente autour de Lucie Castets, une haute fonctionnaire encore inconnue du grand public, mais fervente défenseuse des services publics.
Une négociation intense de quinze jours
Après quinze jours de négociations tendues, le Nouveau Front Populaire a annoncé, dans un communiqué diffusé ce mardi soir, que Lucie Castets, 37 ans, serait leur candidate pour le poste de Premier ministre. Cette annonce a précédé d’une heure l’interview d’Emmanuel Macron au journal télévisé, où le Président a immédiatement opposé une fin de non-recevoir à cette proposition.
Peu connue du grand public, Lucie Castets est énarque et économiste de formation. Actuelle directrice des finances de la Mairie de Paris, elle a également travaillé à la direction générale du Trésor et à TRACFIN, la cellule anti-blanchiment du ministère de l’Économie. Engagée au sein du collectif « Nos services publics », Castets est reconnue pour son militantisme en faveur de la défense et de la promotion des services publics.
Macron dit non à Castets
Emmanuel Macron, invité du journal télévisé de France 2, a rejeté la candidature de Lucie Castets, déclarant que « le sujet n’est pas un nom donné par une formation politique. La question, c’est quelle majorité peut se dégager à l’Assemblée pour qu’un gouvernement puisse passer des réformes. » Il a ajouté qu’il est « faux de dire que le NFP a une majorité quelle qu’elle soit ».
Une candidature consensuelle
Le NFP, composé de diverses formations politiques de gauche, a réussi à s’accorder sur la candidature de Lucie Castets après une ultime réunion, seize jours après les élections législatives. Marine Tondelier a rapidement réagi sur X (anciennement Twitter), exhortant Emmanuel Macron à « reconnaître le résultat des élections » et à nommer Lucie Castets à Matignon.
Dans une interview accordée à l’Agence France-Presse, Lucie Castets a affirmé vouloir abroger la réforme des retraites et mener une grande réforme fiscale pour assurer une juste répartition des charges fiscales entre individus et multinationales. Elle prône également une amélioration du pouvoir d’achat à travers la revalorisation des salaires et le relèvement des minima sociaux.
Une coalition inenvisageable
Lucie Castets a clairement exclu toute coalition avec le camp présidentiel, soulignant des divergences idéologiques profondes. « Il n’y a pas d’accord possible entre ceux qui veulent financer les services publics et ceux qui pensent qu’il est urgent de réduire les moyens », a-t-elle déclaré sur France Inter.
Réactions et conséquences
Les réactions n’ont pas tardé. Eric Coquerel, président réélu de la commission des finances à l’Assemblée nationale, a salué le choix unanime de Lucie Castets, affirmant que le NFP fait un pas décisif pour gouverner le pays. Cependant, Emmanuel Macron, lors de son interview sur France 2, a balayé cette candidature surprise, affirmant qu’il n’avait pas l’intention de nommer de nouveau gouvernement avant la fin des Jeux olympiques, en août.
Une situation politique complexe
Le refus d’Emmanuel Macron de nommer Lucie Castets souligne les difficultés de gouvernance dans un contexte de majorité relative. La situation politique actuelle reste complexe, avec un NFP prêt à défendre son programme à l’Assemblée nationale malgré l’absence de majorité absolue. Lucie Castets, forte de son engagement et de son expertise, pourrait devenir une figure centrale dans les débats politiques à venir.