Les groupes publics algériens Sonatrach et Sonelgaz s’apprêtent à signer un accord historique avec des partenaires internationaux pour la réalisation d’un câble électrique sous-marin. Ce projet ambitieux, destiné à exporter l’électricité algérienne vers l’Europe, a été annoncé par le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, lors d’une visite au siège de l’Opérateur du Système Électrique (OSE) à Alger.
Un projet stratégique
L’Algérie vise à devenir un acteur majeur dans la transition énergétique européenne. Le ministre a qualifié ce projet de « historique pour l’Algérie » et a indiqué que les préparatifs pour la signature des contrats sont en cours, avec pour objectif de lancer rapidement la réalisation du câble sous-marin.
Ce projet permettra à l’Algérie d’exporter de l’électricité conventionnelle produite à partir du gaz naturel, mais aussi de l’électricité issue des énergies alternatives et renouvelables. Cette diversification est cruciale pour répondre aux besoins énergétiques de l’Europe, en quête de sources d’énergie plus propres et sécurisées.
Renforcement du partenariat avec l’Italie
Le projet de câble sous-marin s’inscrit dans une série d’initiatives visant à renforcer le partenariat stratégique entre l’Algérie et l’Italie. Lors de la visite de la présidente du Conseil des ministres italiens à Alger en janvier 2023, plusieurs accords ont été signés, notamment pour la réalisation d’un second gazoduc pour le transport d’hydrogène vert et d’ammoniac, ainsi que pour ce câble électrique sous-marin. Ce projet, évalué entre 1 et 1,5 milliard de dollars, prévoit de relier Annaba en Algérie à l’Italie via la Sardaigne, avec une capacité initiale de 1.000 à 2.000 MW.
Une capacité énergétique importante
L’Algérie dispose déjà d’une capacité de production électrique significative, avec plus de 26.000 MW installés. Cette capacité permet de couvrir les besoins domestiques et de dégager un excédent pour l’exportation. Les pics de consommation dépassant les 19.000 MW soulignent l’importance de cette capacité. En outre, 5.000 MW sont actuellement en construction, et le pays a lancé un programme ambitieux visant à ajouter 15.000 MW d’ici 2035, portant ainsi la capacité totale à plus de 45.000 MW.
Une stratégie d’exportation régionale
L’Algérie ne se limite pas à l’Europe pour ses exportations d’énergie. Actuellement, le pays exporte 500 MW d’électricité vers la Tunisie et envisage d’étendre ses exportations vers la Libye et les pays du Sahel. Cette stratégie d’expansion renforce la position de l’Algérie en tant que hub énergétique régional.
Un partenaire fiable pour l’Europe
En investissant massivement dans les infrastructures énergétiques et en diversifiant son mix électrique, l’Algérie se positionne comme un partenaire fiable pour l’Europe. Cette coopération est cruciale pour l’Europe, qui cherche à sécuriser ses approvisionnements énergétiques et à accélérer sa transition vers des sources d’énergie plus propres. La volonté de l’Algérie de jouer un rôle central dans le paysage énergétique futur de la région méditerranéenne est claire.
Le projet de câble sous-marin représente une étape clé vers une intégration énergétique accrue entre l’Algérie et l’Europe, ouvrant la voie à des collaborations futures et à une sécurité énergétique renforcée pour les deux continents.