Trois jours après les actes de sabotage visant les infrastructures du réseau de transports français le jour de la cérémonie d’ouverture des Jeux olympiques, la situation est revenue à la normale, selon le ministère des Transports.
Ce lundi matin, Patrice Vergriete, ministre délégué aux Transports, a affirmé sur RTL que « tous les trains circulent normalement, que ce soit sur la ligne Est, Atlantique ou Nord ». Il a précisé que sur la ligne Nord, où seuls trois trains sur quatre circulaient encore dimanche, le trafic est désormais totalement rétabli.
La SNCF avait annoncé dimanche que les réparations des lignes à grande vitesse, endommagées par une série d’actes de sabotage, étaient « totalement terminées » et qu’il n’y aurait plus aucune perturbation pour les voyageurs dès lundi matin. François Delétraz, président de la Fédération nationale des associations d’usagers (Fnaut), a salué la « prouesse » réalisée « en deux jours » par les agents de la SNCF pour « remettre quasiment le trafic à niveau ».
Les voyageurs impactés seront indemnisés
Selon le ministre des Transports, environ 100 000 personnes ont été affectées par ces sabotages, un chiffre bien inférieur aux 800 000 initialement estimés. « Ces 100 000 voyageurs, dont beaucoup partaient en vacances, seront intégralement remboursés », a-t-il assuré. Les 700 000 autres usagers ont pu réaliser leur voyage comme prévu.
Une enquête en cours
L’enquête, ouverte par le parquet et confiée à la sous-direction anti-terroriste, mobilise actuellement une cinquantaine d’enquêteurs. Patrice Vergriete a indiqué que les engins incendiaires récupérés à Vergniny dans l’Yonne pourraient fournir des pistes cruciales. Le ministre de l’Intérieur, Gérald Darmanin, a confirmé sur France 2 que « les services ont identifié un certain nombre de profils susceptibles d’avoir commis ces sabotages », soulignant leur caractère délibéré et ciblé.
Darmanin a évoqué la possibilité d’une implication de l’ultragauche, tout en appelant à la prudence. « La question est de savoir s’ils ont été manipulés ou s’ils ont agi pour leur propre compte », a-t-il précisé.
Sécurité renforcée sur le réseau
Patrice Vergriete a également annoncé un renforcement de la surveillance du réseau ferroviaire pour prévenir de nouveaux sabotages. « Un millier d’agents de maintenance, 250 agents de sûreté ferroviaire, 50 drones et des hélicoptères surveillent les 28 000 kilomètres du réseau jusqu’à nouvel ordre », a-t-il déclaré. En Île-de-France, où des tentatives de sabotage avaient déjà eu lieu, la surveillance était déjà accrue. La SNCF investit annuellement 35 millions d’euros pour protéger le réseau, mais des sommes plus importantes seront nécessaires pour une surveillance nationale renforcée.
Évaluation des coûts
Le ministre a reconnu que l’inventaire des coûts engendrés par les sabotages n’est pas encore finalisé. Ces coûts incluent les pertes de recettes commerciales, le remboursement des billets, les dédommagements des retards et les dépenses de réparation. Il a néanmoins assuré que ces coûts n’auront pas de répercussions sur les prix des billets de la SNCF.
