Lucie Castets, la candidate du Nouveau Front populaire (NFP) pour le poste de Premier ministre, continue de parcourir le pays, multipliant les déplacements stratégiques pour renforcer sa position et mettre la pression sur Emmanuel Macron. Le Président a jusqu’ici écarté la possibilité de la nommer avant les Jeux Olympiques et ses vacances au fort de Brégançon.
Mercredi, Castets est attendue dans la région Centre pour une visite axée sur le travail et l’industrie, notamment avec un passage dans une usine locale. Ce déplacement, le deuxième depuis sa désignation le 23 juillet, vise à solidifier son image de candidate proche des préoccupations des Français, dans un contexte où la coalition de gauche, bien que majoritaire aux législatives, n’a pas atteint la majorité absolue.
Samedi dernier, Lucie Castets était à Lille, dans un quartier populaire, pour rencontrer des militants, saluer des commerçants et se prêter à des selfies. Ces rencontres sont autant d’occasions pour elle de renforcer sa base et de montrer sa détermination.
Une stratégie de pression politique
Christian Piquet, figure du Parti communiste, souligne que la pression sur Emmanuel Macron ne faiblira pas. « Nous allons mettre la pression sur Emmanuel Macron jusqu’au bout. Il ne partira pas à Brégançon avec le sentiment qu’on va lui foutre la paix », a-t-il déclaré. Ce délai supplémentaire est vu comme une opportunité pour le NFP de mieux se préparer et de « gagner le bras de fer ».
Rencontre avec les Syndicats
Lucie Castets doit également rencontrer cette semaine l’intersyndicale composée de la CFDT, CGT, Unsa, FSU et Solidaires pour discuter du programme du NFP, notamment de l’abrogation de la réforme des retraites. Denis Gravouil, de la CGT, a confirmé que ces réunions visent à « avancer sur le programme au maximum ».
Programme budgétaire et recettes fiscales
Dans une interview à La Tribune, Castets a détaillé les grandes lignes de ce que pourrait être le premier budget d’un gouvernement NFP. Elle prévoit de générer 150 milliards d’euros de recettes fiscales et sociales d’ici 2027 pour financer le programme du NFP et réduire le déficit. Elle promet une « grande réforme fiscale » avec une augmentation de la progressivité de l’impôt sur le revenu à 14 tranches, ce qui entraînerait une baisse d’impôt pour la majorité des ménages et une taxation accrue des plus riches.
Castets confirme également le retour de l’impôt sur la fortune et un élargissement de la taxation du patrimoine. Elle prévoit de lutter vigoureusement contre l’évasion fiscale, en faisant en sorte que les expatriés fiscaux payent leurs impôts en France.
Elle propose de réduire les aides aux entreprises les plus coûteuses, notamment les baisses de cotisations. Parallèlement, elle souhaite augmenter les effectifs dans la fonction publique, en particulier dans les hôpitaux et les écoles, pour améliorer les services publics.
Une position ferme sur le pacte de stabilité européen
Interrogée sur la trajectoire budgétaire qu’elle compte suivre, Castets a déclaré qu’elle n’a pas pour « objectif premier de respecter le pacte de stabilité » européen, qui limite le déficit public à 3 %. Elle envisage une nouvelle discussion avec Bruxelles sur ces règles, alors que la France doit présenter un plan pour redresser ses comptes à la Commission européenne d’ici le 20 septembre.
Lucie Castets mène une campagne intense, utilisant chaque déplacement et chaque déclaration pour affirmer sa détermination à devenir Premier ministre. La pression exercée sur Emmanuel Macron est palpable, et les semaines à venir seront décisives pour la coalition de gauche et l’avenir politique de la France.