Patrick Poivre d’Arvor, l’ancien présentateur vedette du journal télévisé de TF1, est à nouveau sous le feu des projecteurs judiciaires. Le parquet de Nanterre a récemment ouvert cinq nouvelles enquêtes pour viols et viols aggravés, une décision qui marque une étape cruciale dans cette affaire tentaculaire.
Des plaintes réactivées
Les nouvelles procédures judiciaires ont été initiées suite à des plaintes déposées par cinq femmes, parmi lesquelles figurent les journalistes Hélène Devynck et Stéphanie Khayat. Ces dernières avaient déjà porté plainte contre l’ex-présentateur, mais leurs affaires avaient été classées sans suite pour cause de prescription. En relançant leurs accusations par le biais de plaintes avec constitution de partie civile, elles permettent désormais la saisine de juges d’instruction, qui auront pour tâche de mener des investigations approfondies.
Une affaire de longue date
Patrick Poivre d’Arvor, âgé de 76 ans, est accusé depuis plusieurs années de multiples faits de viols et d’agressions sexuelles. La première plainte significative avait été déposée en 2021 par Florence Porcel, une journaliste qui l’accuse de l’avoir violée à deux reprises. Lors de l’enquête préliminaire qui s’en est suivie, 23 femmes avaient témoigné, dont neuf avaient déposé plainte pour viol, agressions sexuelles ou harcèlement sexuel.
Le principe de sérialité
Me Corinne Herrmann, l’avocate représentant les plaignantes, a souligné l’importance du principe de sérialité. Selon ce concept juridique, lorsqu’un auteur présumé utilise le même mode opératoire et est accusé de faits similaires, si un dernier fait reproché n’est pas prescrit, les précédents peuvent être réexaminés. Cela pourrait permettre de contourner les limitations dues à la prescription des faits.
Pour les plaignantes, cette avancée représente une lueur d’espoir. Hélène Devynck, autrice du livre « Impunité » dans lequel elle détaille le modus operandi de PPDA, a exprimé sa satisfaction à l’AFP : « C’est une grande victoire. La justice nous considère enfin. » De son côté, Stéphanie Khayat a déclaré : « On n’a pas arrêté de se battre. Aujourd’hui, on dépose une nouvelle plainte et on nous dit que les faits pourraient ne pas être prescrits. C’est un soulagement. »
Un procès en vue ?
Patrick Poivre d’Arvor, qui continue de nier toutes les accusations portées contre lui, pourrait voir ces nouvelles enquêtes aboutir à un procès. Les nouvelles plaintes, déposées le 19 juin et enregistrées le 4 juillet, ont déjà mené à l’ouverture d’instructions judiciaires, confirmées par le parquet de Nanterre.
L’ancien présentateur, déjà mis en examen en décembre 2023 pour un viol dénoncé par Florence Porcel, voit ainsi les charges s’accumuler contre lui. Outre ces nouvelles plaintes, il est également visé par une instruction judiciaire pour des faits de viols et d’agressions sexuelles dénoncés par trois autres femmes depuis février dernier.
Alors que Patrick Poivre d’Arvor continue de clamer son innocence, les nouvelles enquêtes ouvertes par les juges d’instruction de Nanterre représentent un tournant majeur dans cette affaire complexe. Les plaignantes, soutenues par leur avocate, espèrent désormais que la justice fera toute la lumière sur ces accusations graves.
