Un échange de prisonniers sans précédent entre la Russie et les pays occidentaux a eu lieu jeudi, marquant une étape majeure dans les relations internationales post-guerre froide. Parmi les prisonniers libérés se trouvent le journaliste américain Evan Gershkovich et l’ancien Marine Paul Whelan, qui ont atterri aux États-Unis jeudi soir.
Arrivée des Prisonniers aux États-Unis
Les ex-détenus ont atterri sur la base militaire d’Andrews, près de Washington, vers 23h40 (5h40 vendredi, heure de Paris). Ils ont été accueillis par le président Joe Biden et la vice-présidente Kamala Harris. Evan Gershkovich, journaliste au Wall Street Journal, était détenu en Russie depuis mars 2023. Paul Whelan, quant à lui, était emprisonné pour espionnage depuis fin 2018. Parmi les libérés figure également la journaliste russo-américaine Alsu Kurmasheva.
Au total, 16 personnes détenues en Russie et en Biélorussie ont été échangées contre 10 Russes emprisonnés aux États-Unis, en Allemagne, en Pologne, en Slovénie et en Norvège. Parmi les prisonniers russes figure Vadim Krassikov, agent présumé du FSB, condamné en Allemagne pour l’assassinat d’un séparatiste tchétchène. Les prisonniers russes ont été accueillis à Moscou par le président Vladimir Poutine.
Réactions des leaders internationaux
Le président Joe Biden a salué les « décisions courageuses et audacieuses » des alliés européens, en particulier les « concessions importantes » faites par l’Allemagne et la coordination de la Turquie. « Dix prisonniers, dont deux mineurs, ont été transférés en Russie, 13 en Allemagne et trois aux Etats-Unis », a précisé Ankara, qui les avait répartis dans sept avions.
Le chancelier allemand Olaf Scholz a exprimé son émotion en accueillant plusieurs prisonniers à l’aéroport de Cologne, notant que beaucoup avaient craint pour leur vie et leur santé.
Victoire de la diplomatie
Marie Struthers, directrice d’Amnesty International Europe de l’Est et Asie centrale, a salué cet échange comme une « victoire de la diplomatie ». Elle a souligné que ces défenseurs des droits de l’homme n’auraient jamais dû être emprisonnés.
De son côté, Kenneth Roth, ancien directeur exécutif de Human Rights Watch, il a déclaré : « Il ne s’agissait pas d’un échange classique « espion contre espion ». Poutine a reçu ses assassins, ses fraudeurs et ses espions, et a libéré les journalistes otages et les prisonniers politiques dissidents. Contrairement aux agents du gouvernement de Poutine, ils n’étaient motivés que par leur idéalisme. »
Cet échange historique de prisonniers entre la Russie et les pays occidentaux souligne l’importance de la diplomatie dans la résolution des conflits internationaux. La libération de ces détenus représente un pas important vers des relations internationales plus coopératives, malgré un contexte géopolitique tendu.
