Une frappe aérienne israélienne a frappé une école coranique dans le centre de Gaza-Ville dans la nuit du vendredi 9 au samedi 10 août, causant la mort de 93 personnes, selon la Défense civile de la bande de Gaza. L’armée israélienne, quant à elle, affirme avoir ciblé un centre de commandement du Hamas, suscitant un débat intense sur la nature de cette attaque et ses conséquences humanitaires.
Une attaque meurtrière dans un lieu de refuge
La Défense civile de Gaza, qui coordonne les secours dans l’enclave palestinienne, a rapporté que l’école coranique al-Tabi’een, située en plein centre de Gaza-Ville, a été frappée par trois missiles. Ce bâtiment, qui abritait environ 250 personnes déplacées, majoritairement des femmes et des enfants, a subi de lourds dommages. Selon les autorités locales, les frappes ont provoqué la mort de 93 personnes, dont 11 enfants et six femmes. Plusieurs dizaines de blessés ont été transportés en urgence dans les hôpitaux, certains dans un état critique.
De son côté, l’armée israélienne a contesté ces chiffres, affirmant que l’école servait de couverture pour des opérations militaires du Hamas et du Jihad islamique. D’après leurs informations, une vingtaine de militants, parmi lesquels des commandants de haut rang, utilisaient cette école comme centre de commandement et de contrôle. L’armée a ainsi justifié l’attaque, affirmant qu’elle visait à neutraliser une menace terroriste imminente.
Réactions internationales : indignation et appels à l’enquête
L’attaque a provoqué une onde de choc au niveau international. Josep Borrell, chef de la diplomatie européenne, s’est dit « horrifié » par cette frappe, qualifiant les pertes humaines de « massacre injustifiable ». Il a appelé à une enquête internationale pour faire la lumière sur cet incident. Le Qatar et la Turquie ont également condamné l’attaque, la qualifiant de « crime contre l’humanité », et ont demandé l’intervention de l’ONU pour mener des investigations indépendantes.
La rapporteure spéciale de l’ONU pour les territoires palestiniens, Francesca Albanese, a de son côté accusé Israël de « génocide », évoquant une série d’attaques systématiques contre des civils palestiniens.
Le Hamas dénonce une escalade dangereuse
Le Hamas, qui contrôle la bande de Gaza, a qualifié l’attaque de « crime horrible » et a averti qu’il s’agissait d’une « escalade dangereuse » dans le conflit. Le mouvement islamiste a rejeté les allégations israéliennes selon lesquelles l’école servait de base militaire, affirmant qu’il s’agissait d’une attaque délibérée contre des civils déplacés pendant la prière du matin.
Un contexte explosif
Cette frappe intervient dans un climat de tension extrême, alors qu’Israël avait récemment accepté de reprendre les discussions sur un cessez-le-feu à partir du 15 août, sous la pression des médiateurs internationaux. Cet événement pourrait compromettre les efforts en cours pour parvenir à une trêve, augmentant les risques d’une intensification de la guerre dans les jours à venir.
L’attaque contre l’école al-Tabi’een représente un des épisodes les plus meurtriers depuis le début des hostilités en octobre dernier. Alors que les appels à une enquête se multiplient, la situation reste extrêmement tendue dans la région, où les perspectives de paix semblent plus éloignées que jamais.