Samedi 10 août 2024, Paris s’apprête à vivre un moment historique avec le lancement du Marathon Olympique. Pour la première fois dans l’histoire des Jeux, amateurs et professionnels fouleront le même parcours, faisant face à un tracé aussi majestueux que redoutable.
Les marathoniens se sont élancés à 8 heures de l’Hôtel de Ville de Paris pour un défi de 42,195 km, traversant les Hauts-de-Seine, les Yvelines et le Château de Versailles, avant de franchir la ligne d’arrivée sur l’esplanade des Invalides. Ce parcours, révélé en octobre 2022, a immédiatement suscité des réactions en raison de son dénivelé exceptionnel : 436 mètres de montée et 438 mètres de descente, un défi physique inédit pour les athlètes.
Le duel attendu : Kipchoge vs Bekele
Tous les regards seront tournés vers deux géants du marathon : le Kényan Eliud Kipchoge et l’Éthiopien Kenenisa Bekele. Leur duel sur ce parcours exigeant s’annonce comme un des moments phares de ces Jeux. Avec 15 km d’échauffement, les coureurs devront ensuite affronter une série de côtes impitoyables, suivies de descentes vertigineuses, avant de conclure par une section plus roulante jusqu’à l’arrivée.
« Un marathon commence vraiment autour du 30e kilomètre », rappelle Nicolas Navarro, membre de l’équipe de France, qui a terminé 12e aux Jeux de Tokyo. « Ici, on aura déjà les côtes dans les jambes. Si on est épuisé en bas de la descente, le retour vers les Invalides va être très, très long. »
Une préparation spécifique et intense
Face à ce parcours inédit, les athlètes ont dû adapter leur préparation. Méline Rollin, détentrice du record de France (2h24’12), souligne l’importance du renforcement musculaire, des entraînements en côte, et du travail de longue durée sur terrain accidenté.
À l’instar de la plupart des marathoniens français, Rollin a passé un mois à s’entraîner sur les hauteurs de Font-Romeu, dans les Pyrénées, où les côtes ont été multipliées. « Ce travail est devenu un passage obligé pour espérer avaler les cinq kilomètres d’ascension à Ville-d’Avray sans trop de dégâts », confie-t-elle.
Les descentes : un défi technique
Mais ce ne sont pas seulement les montées qui préoccupent les athlètes. Les descentes, notamment celle suivant la côte des Gardes avec une déclivité de 13,4%, nécessitent également une préparation rigoureuse. « Il y a une adaptation à faire dans la foulée. En général, il faut raccourcir sa foulée dans les montées, et trouver plus d’aisance dans les descentes », explique Alain Blondel, manager athlétisme au sein de Paris 2024.
Le risque de blessure : L’équilibre à trouver
L’intensité de l’entraînement, combinée à la nature du parcours, augmente le risque de blessure. Morhad Amdouni, recordman de France du marathon (2h03’47), a malheureusement dû déclarer forfait après s’être blessé lors d’une reconnaissance du parcours. « J’ai testé la côte des Gardes, c’est là que je me suis blessé. Ce sont les aléas de ce sport », a-t-il confié, visiblement déçu.
Le marathon pour tous : une première
En parallèle de la course élite, le « Marathon pour tous » permettra à 40 048 coureurs amateurs de vivre une expérience olympique unique. Les départs seront donnés entre 21 heures et 22h10, avec une première vague réservée aux plus rapides. L’événement, véritable fête populaire, proposera aux participants un voyage à travers les monuments emblématiques de Paris, avec des animations tout au long du parcours pour encourager les coureurs.
Le marathon olympique de Paris 2024 s’annonce comme l’un des plus exigeants de l’histoire des Jeux. Avec son parcours technique et ses défis physiques, il mettra à l’épreuve les capacités des athlètes, tout en offrant aux amateurs l’opportunité de se mesurer à un tracé légendaire. La course ne se jouera pas seulement sur le plan physique, mais aussi sur le mental, avec un soutien attendu du public, prêt à galvaniser les coureurs sur les sections les plus difficiles. Un moment unique dans l’histoire du marathon olympique, qui restera gravé dans les mémoires.
