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Kamala Harris défend l’héritage Biden et trace sa propre voie

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Alors que la course présidentielle américaine s’intensifie, Kamala Harris, désormais tête d’affiche du camp démocrate, se retrouve en position de force. Remplaçant Joe Biden, elle doit défendre non seulement le bilan économique de son prédécesseur, mais aussi celui de sa propre vice-présidence. Les enjeux sont considérables, alors que l’ancienne procureure générale de Californie tente de rassembler un électorat diversifié face à Donald Trump, son rival républicain.

Depuis l’éviction de Joe Biden, Kamala Harris a réussi à inverser la tendance dans les sondages. Elle se retrouve désormais au coude-à-coude avec Donald Trump, un exploit rendu possible grâce à un taux de rejet nettement inférieur. Selon les dernières enquêtes, Harris affiche 48 % d’opinions défavorables, contre 51 % pour Trump, un différentiel qui pourrait faire toute la différence dans cette élection hautement polarisée.

Un bilan économique à défendre

Sur le front économique, Harris se lance dans une « tournée économique » pour vanter les réussites de l’administration Biden. Les démocrates mettent en avant des investissements historiques dans les petites entreprises, en particulier celles dirigées par des Afro-Américains, ainsi qu’un renforcement des infrastructures nationales. Autre atout de taille : l’accès accru aux soins médicaux grâce à des subventions publiques, notamment pour l’insuline et la pédiatrie.

Toutefois, Harris ne se contente pas de défendre l’héritage de Biden. Elle apporte sa propre touche, en se concentrant sur l’amélioration du pouvoir d’achat et la réduction des inégalités économiques. Une étude récente du MIT souligne que, malgré une inflation persistante, les bas salaires ont connu une augmentation plus rapide que ceux des cadres, un argument que Harris n’hésite pas à mettre en avant.

Tim Walz, un colistier stratégique

Le choix de Tim Walz comme colistier n’est pas anodin. Gouverneur du Minnesota, État clé du Midwest, Walz est perçu comme un atout pour séduire l’électorat rural et ouvrier. Sous son mandat, le Minnesota a enregistré un faible taux de chômage et une inflation maîtrisée, tout en générant un excédent budgétaire de 3,7 milliards de dollars grâce à une politique fiscale modérément progressiste. En misant sur Walz, Harris envoie un signal fort aux électeurs indécis des États-pivots.

Un programme économique ambitieux

Si Harris semble s’inscrire dans la continuité des « Bidenomics », elle propose toutefois des ajustements notables. Elle soutient la promesse de ne pas augmenter les impôts pour les ménages gagnant moins de 400 000 dollars par an, tout en prônant un relèvement de l’impôt sur les sociétés à 35 %, au lieu des 28 % proposés par Biden. Elle souhaite également redistribuer les avantages fiscaux de l’ère Trump sous forme de crédits d’impôts pour la classe moyenne, une mesure qui pourrait toucher directement des millions d’Américains.

Une position ferme sur les grandes entreprises

Kamala Harris ne cache pas sa volonté de durcir le ton face aux grandes entreprises, notamment dans le secteur technologique. Forte de son expérience en tant que procureure générale, où elle avait déjà affronté les banques après la crise de 2008 et tenté de réguler Uber en Californie, Harris propose un encadrement plus strict de la Silicon Valley, suivant la ligne tracée par Lina Khan, actuelle directrice de la FTC (Federal trade commission).

Un engagement social fort

Sur le plan social, Harris se distingue par son engagement en faveur des réformes. Durant sa carrière, elle a défendu l’extension des congés parentaux et le renforcement des droits des travailleurs. Elle plaide également pour une augmentation des dépenses publiques en faveur de la petite enfance et soutient les syndicats, notamment lors de son premier déplacement symbolique aux côtés de l’American Federation of Teachers.

Un virage à gauche

Loin de l’approche centriste de Biden, Harris affiche des positions plus marquées à gauche. Le choix de Tim Walz, aux dépens de Josh Shapiro, gouverneur centriste de Pennsylvanie, en est une illustration. Harris semble déterminée à capter l’électorat progressiste tout en restant fidèle à ses convictions économiques.

Kamala Harris se positionne aujourd’hui comme une candidate capable de rassembler une large coalition, alliant continuité et changement. Son programme, tout en s’inspirant des politiques de Joe Biden, s’en distingue par des propositions plus audacieuses sur la fiscalité et la régulation des grandes entreprises. Alors que la campagne s’accélère, Harris semble prête à relever le défi de taille qui l’attend face à Donald Trump.

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