Le lundi 12 août, Gabriel Attal, Premier ministre démissionnaire et président du groupe Ensemble pour la République, a adressé un courrier à plusieurs chefs de groupe de l’Assemblée nationale. Parmi les destinataires, on trouve André Chassaigne (PCF), Cyrielle Chatelain (écologistes), Stéphane Lenormand (MoDem), Boris Vallaud (PS) et Laurent Wauquiez (LR). Toutefois, il a choisi d’omettre volontairement les représentants du Rassemblement National (RN) et de La France insoumise (LFI). Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’un « Pacte d’Action pour les Français », dont l’objectif est de rassembler les forces politiques républicaines pour surmonter les défis actuels.
Six chantiers prioritaires pour l’avenir de la France
Dans son courrier, Gabriel Attal expose un plan structuré autour de six chantiers prioritaires. Tout d’abord, il met l’accent sur le rétablissement des comptes publics et la souveraineté économique, en appelant à une gestion rigoureuse des finances du pays. Ensuite, il insiste sur la défense des valeurs républicaines et le renouveau institutionnel, soulignant la nécessité de moderniser les institutions tout en protégeant les fondements républicains. La qualité de vie des Français constitue un autre volet clé de ce plan, abordant des questions essentielles comme le pouvoir d’achat, le logement et l’emploi. La protection de l’environnement est également au cœur des priorités, avec une attention particulière portée à l’urgence climatique. Attal propose aussi des mesures pour renforcer la sécurité des citoyens. Enfin, il se concentre sur l’amélioration des services publics, notamment dans les secteurs de l’éducation et de la santé, qu’il souhaite rendre plus efficaces. Gabriel Attal se dit prêt à collaborer avec diverses formations politiques, en reconnaissant les divergences d’opinion mais en les dépassant pour servir l’intérêt général des Français.
Exclusion du RN et de LFI : un choix contesté
La décision de ne pas inclure le RN et LFI dans ce pacte a été largement critiquée. En écartant ces deux groupes, Gabriel Attal semble vouloir se concentrer sur une coalition républicaine allant de la gauche à la droite traditionnelle. Cependant, cette exclusion soulève des questions sur la représentativité et l’inclusivité de l’initiative.
Sandrine Rousseau, députée écologiste du Nouveau Front Populaire (NFP), n’a pas tardé à réagir. Selon elle, « cette politique par lettre interposée n’est pas à la hauteur de l’enjeu actuel ». Elle exprime son scepticisme quant à la légitimité de Gabriel Attal à mener de telles initiatives, en soulignant le désaveu croissant de sa politique. Rousseau appelle également à la nomination de Lucie Castets, candidate du NFP, au poste de Première ministre, arguant que le programme du NFP est mieux adapté pour répondre aux défis climatiques et sociaux.
Un pacte à l’avenir incertain
Le « Pacte d’Action pour les Français » proposé par Gabriel Attal pourrait marquer un tournant dans la politique française, en testant la capacité des partis républicains à collaborer face aux défis majeurs. Toutefois, l’exclusion du RN et de LFI, ainsi que les critiques émanant du NFP, révèlent les fractures persistantes au sein du paysage politique. Les prochaines semaines seront déterminantes pour savoir si ce pacte parviendra à instaurer de réels compromis législatifs, ou s’il ne fera qu’accentuer les divisions existantes.
L’initiative de Gabriel Attal pourrait-elle ouvrir la voie à une nouvelle ère de collaboration au sein de l’Assemblée nationale ? Les réactions mitigées et les exclusions remarquées laissent planer des doutes sur la capacité de ce « Pacte d’Action pour les Français » à réaliser ses objectifs.