Le classement de Shanghai 2024 vient de confirmer ce que beaucoup espéraient : les universités françaises sont en pleine ascension sur la scène mondiale. Si l’hégémonie américaine reste indiscutable, avec Harvard, Stanford et le Massachusetts Institute of Technology (MIT) toujours en tête, cinq établissements français se démarquent cette année en se classant parmi les 100 meilleurs du monde.
Paris-Saclay à la 12e Place : un nouveau record pour la France
En tête du peloton français, l’Université Paris-Saclay réalise un exploit notable en se hissant à la 12e place, son meilleur classement depuis sa création en 2020. Cette université, issue du regroupement de plusieurs grandes écoles comme CentraleSupélec et AgroParisTech, continue de faire sensation. L’établissement, qui avait déjà gagné une place l’an dernier, poursuit sa montée en puissance, au grand plaisir de son président, Camille Galap.
« Ce résultat reflète l’engagement de nos 220 laboratoires à repousser les frontières de la science », a déclaré Camille Galap. Il a également mis en avant la hausse du nombre de chercheurs de l’université figurant parmi les plus cités au monde, un critère clé du classement de Shanghai.
Progression pour d’autres universités françaises
Outre Paris-Saclay, d’autres établissements français affichent une progression remarquable. Paris Sciences et Lettres (PSL), qui regroupe 11 institutions prestigieuses dont l’École normale supérieure et l’Université Paris-Dauphine, bondit de la 41e à la 33e place. Sorbonne Université n’est pas en reste, gagnant cinq places pour se classer 41e. Enfin, l’Université Paris-Cité poursuit son ascension, passant de la 69e à la 60e place.
Ces avancées marquent une nette amélioration de la compétitivité des universités françaises, souvent reléguées aux rangs inférieurs du classement par le passé.
La France, 7e puissance universitaire mondiale
En 2024, la France se hisse au rang de 7e pays le mieux représenté dans le Top 100 mondial, derrière l’Allemagne, la Suisse, et l’Australie. Sur les 1000 établissements répertoriés par la Shanghai Ranking Consultancy, 25 sont français, et 18 d’entre eux figurent dans le Top 500. Cette performance est saluée par la ministre de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, Sylvie Retailleau, qui y voit un signe du rayonnement croissant des universités françaises sur la scène internationale.
Un classement révélateur mais critiqué
Depuis 2003, le classement de Shanghai évalue les universités en fonction de critères stricts, tels que le nombre de prix Nobel et de médailles Fields obtenus par les anciens élèves, ainsi que la quantité de publications dans des revues scientifiques prestigieuses. Ces critères, souvent jugés élitistes, demeurent des références pour mesurer l’excellence académique mondiale. « Il ne faut pas surestimer l’importance de ces critères, mais les résultats sont indéniablement une source de fierté », a commenté Sylvie Retailleau.
Attirer les talents : un défi pour demain
Si les résultats du classement de Shanghai sont encourageants, la ministre de l’Enseignement supérieur reconnaît qu’il reste des défis à relever. « Nous devons rendre nos universités encore plus attractives pour les chercheurs, tant en termes de conditions de travail que de rémunération », a-t-elle déclaré au micro de franceinfo. La loi de programmation pour la recherche, lancée en 2020, commence à porter ses fruits en créant des postes plus attractifs et en attirant de plus en plus de talents étrangers.
Les progrès des universités françaises dans le classement de Shanghai 2024 sont le reflet d’un système académique en pleine transformation. Paris-Saclay, désormais la première université d’Europe continentale, symbolise cette dynamique.