La rentrée 2024 s’annonce une fois de plus sous le signe de la précarité pour les étudiants français. Selon les résultats de l’enquête annuelle de l’Union nationale des étudiants de France (Unef), publiés ce mercredi 14 août, le coût de la vie étudiante va connaître une nouvelle hausse de 2,25 % pour l’année universitaire 2024-2025. Cette augmentation représente un surcoût annuel de 482,16 euros pour chaque étudiant, portant à près de 30 % la hausse globale depuis 2017.
Des frais qui continuent de grimper
L’Unef pointe notamment du doigt l’augmentation continue des frais d’inscription universitaire, en hausse de 2,93 %, ainsi que la Contribution de vie étudiante et de campus (CVEC), une charge obligatoire depuis 2018. Ces frais viennent s’ajouter à une hausse généralisée des dépenses quotidiennes des étudiants, affectées par la flambée des coûts de l’énergie (+4,8 %) et la légère augmentation des prix des produits alimentaires (+0,82 %). Sur le front du logement, les loyers continuent leur ascension, avec une augmentation de 3,5 % dans les résidences Crous et de 1,08 % pour les logements hors Crous.
La secrétaire générale de l’Unef Hania Hamidi regrette une « augmentation constante du coût de la vie (…) extrêmement forte depuis plusieurs années ».
Le ministère conteste l’analyse de l’Unef
De son côté, le ministère de l’Enseignement supérieur n’a pas tardé à réagir, dénonçant ce qu’il qualifie d’« opération de communication » de la part de l’Unef. Le ministère conteste la méthodologie employée par le syndicat, rappelant que les frais d’inscription universitaire ont « fortement baissé » entre les rentrées 2017 et 2024.
Néanmoins, l’Unef maintient ses chiffres et s’inquiète également de la stagnation des bourses étudiantes. Malgré une réévaluation des bourses à la rentrée 2023, jugée insuffisante par le syndicat, les montants peinent à compenser l’augmentation des dépenses.
Le logement étudiant, un enjeu majeur
Au-delà des frais d’inscription et du coût de la vie quotidienne, l’accès au logement étudiant reste une problématique cruciale. Selon l’Unef, seuls 8,8 % des 60 000 logements étudiants promis par Emmanuel Macron en 2017 ont effectivement vu le jour. Le ministère de l’Enseignement supérieur conteste là aussi ce chiffre, affirmant que plus de 30 000 logements ont été construits depuis 2017, en incluant l’ensemble des logements destinés aux étudiants.
Cette rentrée 2024 s’annonce encore une fois difficile pour les étudiants, pris entre une hausse continue du coût de la vie et des aides jugées insuffisantes. Malgré les divergences sur les chiffres et les méthodologies, la réalité pour des milliers de jeunes reste inchangée : un fardeau financier qui ne cesse de s’alourdir.
