La France pleure la disparition d’Alain Delon, l’un des géants du cinéma français. L’acteur, qui a marqué le 7e art de son empreinte indélébile, s’est éteint dans sa propriété de Douchy, où il souhaitait être enterré, entouré de ses fidèles compagnons canins.
Au lendemain de sa mort, annoncée par ses trois enfants, Anthony, Anouchka et Alain-Fabien Delon, les préparatifs des obsèques sont au cœur des préoccupations. Ces derniers mois, les relations entre les enfants de l’acteur ont été tendues, en raison de désaccords sur la prise en charge médicale de leur père. Toutefois, ils se sont unis pour annoncer à l’AFP la disparition de l’acteur, marquant une trêve dans leurs différends.
Les dernières volontés d’Alain Delon
Alain Delon avait préparé ses obsèques avec la précision d’un metteur en scène. Il souhaitait être inhumé dans le cimetière de sa propriété de Douchy, où reposent déjà quarante-cinq de ses chiens. « Dans ma propriété, j’ai un cimetière, j’ai 45 chiens, les chiens de toute ma vie », confiait-il en 2018 sur France 2. « Au milieu d’eux, de ce cimetière, j’ai fait construire une très belle chapelle où il y a six places, et où je serai enterré là, moi, au milieu de mes chiens », avait-il ajouté.
Le sous-préfet du Loiret, Christophe Hurault, a confirmé que Delon avait pris des dispositions pour obtenir les autorisations nécessaires à son inhumation sur sa propriété. La préfecture avait donné un accord de principe pour respecter la volonté de l’acteur.
Une cérémonie en toute intimité ?
Le mystère plane encore sur les modalités précises des funérailles. Delon avait exprimé son refus d’un hommage national, préférant une cérémonie simple et discrète. « Non, non, surtout pas ! On m’enterre comme tout le monde », déclarait-il avec insistance, écartant l’idée de funérailles grandioses comme celles de Johnny Hallyday ou Charles Aznavour.
Le maire de Douchy, Abel Martin, a cependant évoqué la possibilité d’un hommage dans le village. « C’est dans les tuyaux, mais pour l’instant rien n’est prévu », a-t-il indiqué, laissant la porte ouverte à une décision lors du prochain Conseil municipal.
La fin d’une époque
La mort d’Alain Delon marque la fin d’une époque glorieuse pour le cinéma français, celle des années 1960 à 1980, où il régnait en maître sur les écrans du monde entier. Avec lui, c’est une partie de l’histoire du cinéma qui disparaît, emportant les souvenirs d’une époque où il côtoyait les plus grands : Jean Gabin, Lino Ventura, Romy Schneider, ou encore les réalisateurs italiens Luchino Visconti et Michelangelo Antonioni.
Les hommages se sont multipliés depuis l’annonce de sa mort. Claudia Cardinale, sa partenaire dans « Le Guépard », a confié à l’AFP : « Le bal est fini ». Mireille Mathieu a salué « un monument de France », tandis qu’Emmanuel Macron a évoqué « un visage inoubliable » qui a « fait rêver le monde ».
Devant la propriété de Douchy, des anonymes ont défilé tout au long de la journée de dimanche, venus rendre un dernier hommage à la star. Une preuve, s’il en fallait encore une, que l’aura d’Alain Delon transcende les générations et les frontières.
Un adieu en toute simplicité
Alors que les détails de la cérémonie restent à préciser, une chose est certaine : Alain Delon avait choisi de partir comme il a vécu, avec une volonté farouche de rester maître de son destin jusqu’au bout. Ses enfants auront la tâche de respecter ses dernières volontés et d’offrir à ce géant du cinéma un adieu à la hauteur de son immense carrière, mais conforme à son souhait d’intimité.