Alors que la guerre entre Israël et le Hamas entre dans son onzième mois, les espoirs de trêve s’amenuisent. Le secrétaire d’État américain, Antony Blinken, est arrivé ce lundi en Israël pour tenter une nouvelle fois de négocier un cessez-le-feu, soulignant qu’il s’agit « peut-être de la dernière » chance d’obtenir une trêve après des mois de combats sanglants.
Lors de ce neuvième voyage au Proche-Orient depuis le début des hostilités, Blinken a multiplié les rencontres avec les hauts responsables israéliens, parmi lesquels le Premier ministre Benyamin Netanyahou, le ministre de la Défense Yoav Gallant, et le président Isaac Herzog. Son message est clair : « Il est temps d’y arriver ». Mais sur le terrain, la réalité est bien plus complexe.
Tensions entre les parties
Alors que Blinken insiste sur l’urgence d’un cessez-le-feu, les responsables israéliens et les leaders du Hamas se rejettent mutuellement la responsabilité de l’impasse actuelle. Benyamin Netanyahou a exhorté la communauté internationale à concentrer ses pressions sur le Hamas, dénonçant le « refus obstiné » de ce dernier de parvenir à un accord. « La forte pression militaire et la forte pression diplomatique sont les seuls moyens d’obtenir la libération de nos otages », a-t-il martelé.
De l’autre côté, le Hamas accuse Netanyahou de saboter les efforts des médiateurs. Dans un communiqué publié dimanche, le groupe palestinien a affirmé que le Premier ministre israélien portait l’entière responsabilité de l’échec des négociations, l’accusant d’avoir imposé de nouvelles conditions, qualifiées de « diktats américains », qui rendent tout accord impossible.
Depuis le début du conflit, la question des otages israéliens capturés par le Hamas reste au cœur des préoccupations du gouvernement israélien. « Il n’y a pas de cause humanitaire plus grande que celle du retour de nos otages », a déclaré Isaac Herzog. Mais le Hamas continue de refuser les termes proposés par Israël et ses alliés, rendant la perspective d’une libération imminente de plus en plus incertaine.
Les discussions de la semaine dernière à Doha, où les négociateurs israéliens ont rencontré des médiateurs qatariens, égyptiens et américains, avaient pourtant laissé entrevoir un espoir de percée. Mais les divergences profondes entre les deux camps ont rapidement éclipsé cet optimisme.
Une guerre qui dure, un bilan qui s’alourdit
Pendant que les négociations patinent, le conflit continue de faire des ravages. Le ministère de la Santé du Hamas a annoncé un nouveau bilan de 40 099 morts depuis le début des hostilités. Les frappes israéliennes se poursuivent à Gaza, où la situation humanitaire est de plus en plus critique. Dimanche, la Défense civile à Gaza a rapporté la mort de 11 personnes lors de frappes sur Jabaliya et Deir al-Balah.
Du côté israélien, 1 200 morts, majoritairement des civils, ont été enregistrés depuis l’attaque du 7 octobre. La violence du conflit, l’incapacité à trouver un terrain d’entente et les pertes humaines croissantes alimentent un climat d’extrême tension, rendant toute perspective de paix de plus en plus lointaine.
Une trêve encore possible ?
Malgré l’impasse, le président américain Joe Biden reste convaincu qu’un cessez-le-feu est « toujours possible ». Dimanche soir, il a assuré que les États-Unis « n’abandonnaient pas » leurs efforts. Blinken, lui, espère toujours convaincre les parties de trouver un compromis avant que la situation ne devienne irréversible.
La semaine qui s’ouvre sera donc décisive. Blinken doit se rendre au Caire mardi pour tenter de faire avancer les négociations avec le soutien de l’Égypte. Mais à ce stade, l’issue reste incertaine, avec un processus de paix qui semble de plus en plus fragile et une trêve qui paraît toujours hors de portée.
Alors que les combats continuent de ravager la région, la communauté internationale observe avec inquiétude, consciente que cette tentative de médiation pourrait bien être la dernière chance de mettre fin à cette guerre dévastatrice à Gaza.