L’Italie, la troisième économie de la zone euro, traverse une période économique délicate marquée par une augmentation continue de sa dette publique. En juin 2024, la Banque d’Italie a annoncé que la dette publique avait atteint 2 948,5 milliards d’euros, en hausse de 30,3 milliards en un mois seulement. Cette augmentation est attribuée aux besoins croissants des administrations publiques, à l’augmentation des liquidités du Trésor, ainsi qu’à l’effet des spreads, des primes d’émission, et des variations des taux de change.
Hausse des dépenses publiques
Depuis l’arrivée au pouvoir de la Première ministre Giorgia Meloni, la gestion des finances publiques a été marquée par des défis structurels et une augmentation des besoins de financement. Ces besoins accrus ont été en grande partie dirigés vers le soutien des secteurs clés de l’économie, entraînant ainsi une hausse significative des dépenses publiques. Parallèlement, les conditions de marché, telles que les taux d’intérêt élevés et les primes d’émission, ont aggravé la situation de la dette.
Des indicateurs économiques contrastés
Malgré cette montée en flèche de la dette, certains indicateurs économiques en Italie montrent une certaine résilience. Le taux de chômage a légèrement diminué, et le taux d’emploi a progressé. De plus, les salaires réels ont connu une hausse, bien qu’ils restent inférieurs à leur niveau de 2007, une situation qui demeure quasi unique parmi les pays de l’OCDE.
Cependant, ces signes positifs sont contrebalancés par une croissance économique faible. La Banque d’Italie prévoit une croissance modeste de 0,6 % en 2024, bien en deçà des niveaux nécessaires pour stabiliser la dette à long terme. Le gouvernement a également revu ses prévisions à la baisse, anticipant une croissance de 1 % en 2024 et de 1,2 % en 2025. L’inflation en Italie, attendue à 1,1 % pour l’année 2024, reste inférieure à celle des autres pays de la zone euro, ajoutant une pression supplémentaire sur l’économie italienne.
Comparaison avec les autres pays de l’UE
L’Italie n’est pas seule à faire face à un endettement croissant. La France, par exemple, affiche une dette publique supérieure à 3100 milliards d’euros, soit environ 110,7 % de son PIB. Cependant, l’Italie surpasse la France en termes de ratio dette/PIB, atteignant 137 % du PIB, l’un des niveaux les plus élevés de l’Union européenne.
En raison de ce déficit budgétaire élevé, l’Italie est l’un des pays visés par la procédure pour déficit public excessif lancée par la Commission européenne. Cette procédure concerne également d’autres États membres, tels que la France, la Belgique, et la Hongrie. Ces pays doivent présenter des plans de réduction de leur déficit d’ici septembre 2024, afin de se conformer aux exigences du Pacte de stabilité et de croissance.
L’Italie se trouve à un carrefour critique où la gestion de sa dette publique devient un défi majeur pour le gouvernement de Giorgia Meloni. Les perspectives économiques, bien que montrant quelques signes de résilience, sont insuffisantes pour inverser la tendance actuelle de la dette. La Commission européenne et la communauté internationale surveilleront de près les efforts de l’Italie pour revenir à des niveaux de dette et de déficit plus soutenables. L’avenir économique du pays dépendra largement de la capacité du gouvernement à mettre en œuvre des réformes structurelles tout en maîtrisant les dépenses publiques.