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Bruxelles décide de surtaxer les voitures électriques chinoises : un bras de fer avec Pékin

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Bruxelles a décidé de frapper fort. Mardi, la Commission européenne a annoncé son intention d’imposer une surtaxe pouvant atteindre 36 % sur les voitures électriques importées de Chine, dans un contexte de tensions commerciales croissantes entre l’Union européenne (UE) et Pékin. Cette mesure, destinée à protéger l’industrie automobile européenne, risque toutefois de déclencher une riposte de la part des autorités chinoises.

Le constructeur américain Tesla, qui fabrique certains de ses véhicules en Chine, bénéficie d’un traitement de faveur. Alors que la majorité des voitures chinoises seront soumises à une surtaxe élevée, Tesla se voit attribuer un taux individuel de 9 %, justifié par le faible niveau de subventions reçues par l’entreprise.

Un désaccord au sein de l’Union

Cette décision, qui doit encore être approuvée par les 27 États membres d’ici fin octobre, divise profondément l’UE. D’un côté, la France et l’Espagne plaident en faveur de mesures robustes pour protéger leur industrie. De l’autre, l’Allemagne, la Suède et la Hongrie s’inquiètent des répercussions économiques. L’Allemagne, en particulier, craint des représailles de la part de Pékin, alors que près de 40 % des ventes mondiales de ses constructeurs Audi, BMW, Mercedes et Volkswagen sont réalisées en Chine. « Les effets négatifs de cette décision l’emportent sur les avantages possibles », avait déjà alerté Volkswagen en juillet, lorsque des taxes provisoires avaient été mises en place.

Réaction de Pékin

La réaction de la Chine ne s’est pas faite attendre. La Chambre de commerce chinoise dans l’UE a dénoncé « un protectionnisme déguisé » et averti des conséquences « négatives » pour les relations entre Bruxelles et Pékin. Les tensions commerciales sont loin d’être nouvelles : en juin, la Chine avait déjà ouvert une enquête antidumping sur les importations de porc européen, après une autre enquête en janvier sur les eaux-de-vie de vin de l’UE.

Un marché européen sous pression

Cette décision de Bruxelles intervient alors que le marché des véhicules électriques est en pleine expansion en Europe. Depuis trois ans, les parts de marché des véhicules chinois ont grimpé de 3 % à 22 %, une croissance fulgurante qui menace sérieusement les constructeurs européens, encore largement tournés vers les moteurs thermiques. Avec l’interdiction prévue des ventes de véhicules neufs à moteur thermique d’ici 2035, l’industrie européenne se trouve à un carrefour décisif.

Vers une négociation ?

Malgré la fermeté affichée, Bruxelles se dit « ouverte » à une solution négociée avec Pékin, à condition qu’elle respecte les règles de l’Organisation mondiale du commerce (OMC). Reste à voir si les deux géants économiques parviendront à désamorcer cette nouvelle crise avant qu’elle ne s’envenime davantage.

Alors que l’industrie automobile européenne lutte pour rester compétitive face à la montée en puissance des véhicules électriques chinois, la décision de Bruxelles d’imposer de nouvelles surtaxes pourrait bien redéfinir l’équilibre des forces sur le marché mondial. Entre protectionnisme et négociations diplomatiques, l’avenir des relations commerciales entre l’UE et la Chine s’annonce incertain.

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