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Lutte contre la corruption : vers la restitution des biens saisis

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Le ministère de l’Industrie et de la Production pharmaceutique algérien est en voie de finaliser, d’ici la fin de l’année 2024, l’ensemble des procédures de récupération des biens confisqués dans le cadre des affaires de corruption. Cette initiative s’inscrit dans une démarche plus large visant à réhabiliter et relancer les actifs saisis au profit des entreprises publiques, contribuant ainsi à dynamiser plusieurs secteurs économiques stratégiques.

Djamel Ghedir, directeur adjoint de la gouvernance des entreprises économiques et industrielles au ministère, a déclaré à la Radio algérienne que l’ensemble des procédures de récupération des biens saisis sera bouclé avant fin 2024. Selon lui, les opérations de transfert de ces actifs se sont intensifiées en 2022 et 2024, avec un total de 108 biens confisqués réaffectés aux entreprises publiques. Ces transferts couvrent des secteurs clés tels que l’industrie, la production pharmaceutique, le tourisme, l’énergie, les mines et les travaux publics.

Bilan des actifs transférés

En 2022, ce sont 31 actifs qui ont été transférés, incluant 15 sociétés, 8 unités de production, 5 projets de promotion immobilière, 2 centres commerciaux et un centre d’affaires. L’année 2024 a vu la réallocation de 77 autres biens, répartis en deux phases : une première de 51 actifs, suivie d’une seconde de 26. Le secteur industriel a largement bénéficié de cette redistribution, avec 8 actifs en 2022 et 34 en 2024, touchant divers domaines comme les matériaux de construction, l’agroalimentaire, la mécanique et la sidérurgie.

Parmi les actifs transférés, on retrouve des infrastructures d’importance telles qu’une cimenterie à Adrar et plusieurs briqueteries, désormais sous la gestion du Groupe industriel des ciments d’Algérie (GICA). D’autres unités, relevant de l’industrie agroalimentaire, ont été cédées au groupe public AGRODIV, tandis que plusieurs entreprises de mécanique ont intégré le groupe IMetal.

Relance de projets structurants

L’initiative de récupération ne se limite pas à la gestion des biens existants. Elle inclut également la relance de projets d’envergure, tels que le complexe de trituration des graines oléagineuses à Jijel, dont la mise en service est prévue pour novembre, avec pour objectif de produire de l’huile brute. Le complexe de production de sucre de Boumerdes et l’usine de tubes en acier à Oran devraient quant à eux démarrer leurs activités dans les jours à venir.

Évaluation économique en cours

La valeur économique des actifs transférés est en cours d’évaluation. Pour la première tranche de 2024, incluant 23 unités industrielles employant plus de 3.500 personnes, une estimation préliminaire a fixé leur valeur à 37 milliards de dinars. L’opération d’évaluation continue, au fur et à mesure que de nouveaux biens sont intégrés dans le portefeuille des entreprises publiques.

En parallèle, des directives ont été émises par le ministère pour accélérer la finalisation des projets en cours, relancer ceux en suspens, et exploiter pleinement le potentiel des unités déjà opérationnelles. Des mesures d’accompagnement, telles que l’octroi de crédits d’exploitation et de production, ont également été mises en place pour soutenir la réhabilitation des entreprises concernées.

Prise en charge des travailleurs et déblocage des projets en attente

Djamel Ghedir a tenu à rassurer les travailleurs des entreprises concernées, en affirmant qu’ils seront intégrés au sein d’entreprises publiques, garantissant ainsi la préservation de leurs emplois. Concernant les projets d’investissement suspendus, il a indiqué que la commission multisectorielle supervisée par le ministère a levé les obstacles pour plus de 1.200 projets économiques. Parmi eux, on note la reprise du centre de production de produits pharmaceutiques à Mostaganem, ainsi que celle d’un complexe de matières premières pour la production d’insuline à Constantine.

La récupération des biens confisqués marque une étape clé dans la lutte contre la corruption en Algérie. Au-delà de la restitution de ces actifs, l’initiative vise à revitaliser des secteurs économiques stratégiques, renforçant ainsi la résilience et la compétitivité de l’économie nationale.

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