Cinq mois après l’annonce de négociations exclusives, Bouygues Telecom a obtenu l’autorisation de racheter La Poste Telecom, un opérateur mobile comptant 2,3 millions de clients. L’Autorité de la concurrence, après un examen approfondi, a donné son accord sans conditions, écartant tout risque pour la concurrence sur le marché.
Un accord à 950 millions d’euros
L’acquisition de La Poste Telecom par Bouygues Telecom représente une transaction stratégique d’un montant de 950 millions d’euros. La Poste Telecom, qui est le cinquième opérateur mobile du marché français, permet à Bouygues de renforcer sa position face à ses rivaux historiques : Orange, SFR et Free. Selon l’Autorité de la concurrence, les parts de marché limitées de La Poste Telecom et la présence de concurrents de taille permettent de garantir un environnement concurrentiel sain.
L’Autorité de la concurrence, après avoir examiné les implications de cette opération, a conclu que l’acquisition « n’est pas de nature à porter atteinte à la concurrence », en raison de la taille modeste de La Poste Telecom sur le marché. Le régulateur a également jugé que Bouygues Telecom ne risquait pas de limiter l’accès à son réseau aux autres opérateurs virtuels (MVNO), soulignant l’importance de maintenir un marché ouvert et diversifié.
Les conditions de l’accord : distribution et rôle de SFR
L’accord prévoit que La Poste conserve le contrôle de la distribution de ses offres via ses bureaux de poste, assurant ainsi une continuité pour ses clients. Cependant, la finalisation de cette transaction dépend encore de l’approbation de SFR, co-actionnaire de La Poste Telecom à hauteur de 49 %, et principal fournisseur de son réseau jusqu’en 2026. SFR détient un droit de préemption sur les parts mises en vente ainsi qu’un droit d’agrément sur l’acquéreur, ce qui pourrait influencer la suite des événements.
Avec cette acquisition, Bouygues Telecom ajoutera 2,3 millions de clients à son portefeuille, portant son total à près de 17,7 millions d’abonnés. Cette opération rapproche Bouygues de SFR en termes de parts de marché, renforçant ainsi sa capacité à concurrencer Orange, leader incontesté du secteur. Selon les projections, l’intégration de La Poste Telecom pourrait générer 140 millions d’euros de chiffre d’affaires annuel supplémentaire d’ici 2028.
L’approbation de l’Autorité de la concurrence marque une étape décisive pour Bouygues Telecom dans son ambition de devenir un acteur incontournable du marché français des télécommunications. Reste à voir si SFR, avec son droit de préemption, approuvera cette acquisition. Ce rapprochement pourrait, en tout cas, redéfinir les équilibres du secteur dans les années à venir.