Une étude financée par la Région Auvergne-Rhône-Alpes sur l’image de Laurent Wauquiez, réalisée en pleine campagne pour sa réélection à la présidence régionale en 2021, fait l’objet d’un signalement auprès de la justice. Cette démarche a été initiée par le groupe d’opposition socialiste, après la fuite d’un rapport de la Cour régionale des Comptes (CRC), lequel pourrait bien ébranler l’ancien leader des Républicains.
Une étude sous le feu des critiques
Le rapport de la CRC, dont une version non officielle a été dévoilée par le média Lyon Capitale, pointe du doigt une étude commandée par la Région à la société Mediascopie pour un montant de 6 000 euros. Cette étude avait pour objectif d’analyser « en temps réel » l’impact des interviews accordées par Laurent Wauquiez à divers médias. En mars 2021, en pleine campagne pour les élections régionales, Mediascopie a notamment analysé la réception de ses propos lors d’une interview sur BFMTV. Les auditeurs de la CRC s’interrogent sur la pertinence de cette démarche, la jugeant davantage orientée vers « un intérêt politique personnel » plutôt qu’un « intérêt public local ».
Un signalement au Parquet national financier
Face à ces révélations, le groupe d’opposition socialiste a décidé de signaler l’affaire au Parquet national financier (PNF). Le rapport, bien qu’il n’évoque « aucune irrégularité » selon la Région, met en lumière des pratiques jugées « problématiques » par les auditeurs, notamment en ce qui concerne l’affinage des discours du candidat en fonction des réactions d’un groupe politique particulier. Pour Najat Vallaud-Belkacem, cheffe de file de l’opposition socialiste, ce rapport « jette une lumière blafarde » sur l’équité des élections régionales, affirmant que Wauquiez a une fois de plus utilisé « l’argent public à des fins personnelles ».
La Région, par la voix de son porte-parole, a dénoncé une « tentative d’instrumentalisation de la justice », soulignant que la Cour régionale des Comptes avait formulé des « recommandations » pour améliorer la gestion du budget communication, sans pointer de fautes graves. Malgré tout, cette affaire pourrait avoir des répercussions politiques importantes pour Laurent Wauquiez, déjà sous le coup d’une enquête ouverte en 2022 pour d’autres faits similaires, incluant des accusations d’emplois fictifs au sein du Conseil régional.
Cette nouvelle controverse intervient alors que Laurent Wauquiez doit prochainement démissionner de la présidence du Conseil régional, en vertu des règles sur le non-cumul des mandats, après son élection comme député LR lors des législatives anticipées.
Alors que le Parquet national financier poursuit ses investigations, l’affaire de l’étude financée par la Région Auvergne-Rhône-Alpes vient alimenter le débat sur l’utilisation des fonds publics dans le cadre de campagnes politiques.