L’industrie alimentaire algérienne a marqué un tournant avec l’annonce d’un ambitieux projet de création d’une unité de production de lait et de farine infantiles. Ce projet, réalisé en collaboration entre l’opérateur privé national Algerian Baby Healthcare et le groupe public Saidal, vise à renforcer l’autosuffisance du pays dans un secteur crucial pour la santé infantile.
Un investissement de 4 milliards de dinars
La nouvelle usine, qui sera implantée dans les locaux existants de Saidal à El Harrach, s’étendra sur 9 000 m² et aura une capacité de production annuelle de 15 000 tonnes de lait en poudre et 10 000 tonnes de farine infantiles. Selon les informations divulguées lors d’une visite d’inspection par le ministre de l’Industrie et de la Production pharmaceutique, Ali Aoun ce lundi, l’usine devrait entrer en fonction au deuxième trimestre de 2025. Le coût total du projet est estimé à près de 4 milliards de dinars (22 millions d’euros), incluant l’achat d’équipements de haute technologie et l’expertise allemande.
Ce projet a pour but principal de diminuer la dépendance de l’Algérie aux importations de lait infantile. Le pays importe actuellement plus de 10 000 tonnes de ces produits chaque année, malgré une récente augmentation des prix. La mise en place de cette usine devrait non seulement répondre aux besoins locaux mais également contribuer à stabiliser les prix en diminuant les coûts d’importation.
Un partenariat stratégique pour assurer la qualité
Le partenariat entre Algerian Baby Healthcare et Saidal est conçu pour garantir des standards élevés de qualité. Saidal, déjà reconnu pour ses normes strictes dans le domaine pharmaceutique, supervisera les analyses tout au long du processus de production, ainsi que l’approvisionnement en minéraux et vitamines. Cette collaboration assure que les produits finis répondront aux exigences les plus rigoureuses.
L’usine se spécialisera dans la production de lait infantile adapté à trois tranches d’âge – de 0 à 36 mois – avec des conditionnements de 200, 400 et 900 grammes. Lors de la première phase, la capacité de production sera de 7 000 tonnes pour les nourrissons de 0 à 6 mois, avec un objectif de 15 000 tonnes à terme.
Impact économique et social
Le projet aura également des retombées économiques significatives. Il prévoit la création initiale de 52 emplois directs, avec une extension prévue à environ 150 postes. En outre, une deuxième phase du projet inclura l’ouverture d’une ferme de 3 600 vaches laitières à Djelfa, visant à produire directement la poudre de lait, augmentant ainsi l’autosuffisance du pays.
Lors de la visite, le ministre Ali Aoun a souligné l’importance de respecter les délais pour assurer une production rapide et efficace. Il a également évoqué l’impact positif de ce projet sur la sécurité alimentaire, l’état nutritionnel des enfants et la réduction de la facture des importations.
Vers une expansion et diversification
Ce projet s’inscrit dans une stratégie plus large pour diversifier les sources de production laitière. Un autre projet en partenariat avec le Qatar, pour la production de poudre de lait au complexe Baladna, prévoit également une ferme de 3 500 vaches laitières à Adrar. Cette initiative vise non seulement à satisfaire les besoins nationaux mais aussi à générer un excédent pour l’exportation.