Elisabeth Borne, ancienne Première ministre et députée du Calvados, a officialisé sa candidature à la tête du parti Renaissance dans un entretien accordé au Parisien. À quelques mois d’un Congrès décisif, elle affirme vouloir « rassembler de façon très large » au sein d’un parti où l’unité est, selon elle, « vitale » pour affronter les défis à venir.
Borne a déclaré que Renaissance, le parti fondé par Emmanuel Macron, « n’a pas vocation à être une chapelle ou une écurie présidentielle ». Face à l’instabilité politique actuelle, elle estime que les partis doivent redonner espoir aux Français en offrant une vision et un projet clairs pour le pays. « Je veux mettre mon expérience au service de ce travail, avec humilité et beaucoup de collégialité », a-t-elle souligné, prônant un leadership collectif et inclusif.
Le Congrès de Renaissance, prévu avant la fin novembre, doit renouveler les instances dirigeantes du parti. Les 150 membres du Conseil national qui seront élus à cette occasion désigneront ensuite le nouveau secrétaire général, un poste clé dans l’organigramme du parti.
Une confrontation avec Gabriel Attal ?
Le poste de secrétaire général est actuellement occupé par Stéphane Séjourné, ministre des Affaires étrangères, mais des bruits de couloir évoquent une possible candidature de Gabriel Attal, président du groupe Renaissance à l’Assemblée nationale. Attal, figure montante du parti, n’a pas encore officiellement annoncé ses intentions, mais son influence et son réseau au sein de Renaissance font de lui un candidat potentiel sérieux.
Interrogée sur une éventuelle confrontation avec Attal, Borne a tenté d’apaiser les tensions, affirmant que le député de l’Eure « souhaite continuer à diriger le groupe plutôt que de devenir secrétaire général du parti ». Elle a également rappelé qu’il n’est « traditionnellement pas d’usage d’être président de groupe en même temps que l’on dirige le parti », une manière de souligner l’incompatibilité des deux fonctions sans attaquer frontalement son potentiel rival.
L’avenir de Renaissance en jeu
Le Congrès de novembre sera crucial pour l’avenir de Renaissance, un parti qui peine à trouver sa place depuis la réélection d’Emmanuel Macron en 2022. Avec l’impossibilité pour Macron de se représenter en 2027, les équilibres internes du parti deviennent d’autant plus fragiles. Plusieurs observateurs estiment que ce Congrès pourrait marquer un tournant pour le mouvement présidentiel, autrefois moteur de la majorité, mais désormais confronté à la montée en puissance d’autres figures politiques comme Édouard Philippe, qui a fondé son propre parti, Horizons.
L’annonce de la candidature d’Elisabeth Borne à la direction de Renaissance ouvre une nouvelle page dans l’histoire du parti présidentiel. Alors que les tensions internes se cristallisent autour des figures de Borne et d’Attal, le Congrès de novembre pourrait bien redéfinir les contours du macronisme en vue de l’élection présidentielle de 2027. Pour Renaissance, il s’agit désormais de trouver une nouvelle dynamique capable de fédérer ses membres et de préparer l’après-Macron.