Les 26 et 27 août, le Medef tient sa 6e Rencontre des entrepreneurs de France (REF) à l’hippodrome de Longchamp. Cette année, l’événement s’annonce sous une forme inédite : aucune figure de l’exécutif ne sera présente, une première dans l’histoire de ce rendez-vous annuel.
Organisée par le Medef, la 6e REF se déroule dans une atmosphère politique inédite. Alors que le pays attend toujours la nomination d’un nouveau gouvernement après des élections législatives tendues, les dirigeants du Medef devront faire sans les habituelles têtes d’affiche de l’exécutif. L’an dernier, la Première ministre Élisabeth Borne et le ministre de l’Économie Bruno Le Maire avaient marqué de leur présence cet événement, tandis qu’Emmanuel Macron avait adressé un message vidéo aux participants.
Les législatifs en première ligne
Le Medef a invité deux figures majeures du pouvoir législatif : Yaël Braun-Pivet, présidente de l’Assemblée nationale, et Gérard Larcher, président du Sénat. Leur présence symbolise une tentative de maintenir un dialogue constructif malgré les turbulences politiques. À leurs côtés, d’autres responsables politiques de divers horizons participeront aux débats, parmi lesquels Fabien Roussel, secrétaire national du Parti communiste français (PCF), Sandrine Rousseau, députée écologiste, Jean-François Copé, ancien ministre et maire de Meaux, ainsi que Valérie Hayer, présidente de Renew Europe, et Bruno Retailleau, sénateur et président du groupe Les Républicains au Sénat.
L’économie en quête de stabilité
Cette REF 2024 sera également l’occasion pour Patrick Martin, président du Medef, de réaffirmer l’importance du pouvoir des entreprises dans un environnement économique et géopolitique complexe. Depuis sa prise de fonction, Patrick Martin n’a cessé de souligner la nécessité pour l’économie française d’avoir une vision claire et stable. La formation rapide d’un nouveau gouvernement est, selon lui, cruciale pour offrir cette visibilité. « L’économie a besoin de stabilité », a-t-il récemment rappelé, exprimant son impatience face à la situation politique actuelle.
Le patronat reste également vigilant quant aux orientations économiques à venir. Pour le Medef, il est impératif de poursuivre une politique de l’offre, jugée efficace pour la création d’emplois et la réduction du déficit de compétitivité du pays. Tout retour en arrière sur ces acquis pourrait, selon l’organisation, compromettre la position de la France face à ses concurrents internationaux, notamment en Asie et aux États-Unis.
Une économie sous pression
L’incertitude politique actuelle n’est pas sans conséquence pour l’économie française. Si l’indice PMI Flash composite publié par S&P Global et la banque HCOB a montré une légère reprise de l’activité en août, celle-ci est essentiellement due aux services, soutenus par l’approche des Jeux Olympiques de Paris 2024. Les perspectives pour les mois à venir restent cependant incertaines, avec des entreprises qui expriment leurs inquiétudes face à la situation politique.
Des débats centrés sur le pouvoir sous toutes ses formes
Le thème du « Pouvoir » sera décliné sous divers angles lors de cette REF. Le Medef a programmé des tables rondes aux sujets variés, tels que le « Vrai pouvoir des marchés », le « Pouvoir vert, pouvoir de faire », ou encore « Le pouvoir du faux à l’assaut de la démocratie ». Ces débats ambitionnent de refléter l’esprit du débat public, tout en favorisant une réflexion apaisée sur des questions d’actualité.
Outre les figures politiques, de nombreux dirigeants d’entreprises prendront part aux discussions. Parmi eux, Luc Rémont, PDG d’EDF, Sébastien Missoffe, vice-président de Google, Audrey Duval, présidente de Sanofi France, Rodolphe Saadé, PDG de CMA-CGM, Ross McInnes, président du conseil d’administration de Safran, et Catherine MacGregor, directrice générale d’Engie, apporteront leur expertise sur le rôle du pouvoir dans le monde des affaires.